Il est évident que la solution aux enjeux climatiques sera non seulement individuelle, mais elle sera également et surtout collective. Une « collectivité » au sens où tout le monde doit collaborer pour développer ensemble des solutions qui feront la diff érence et qui seront appliquées par l’ensemble des parties prenantes. Raymund Trost Président de la BA4SC.
A travers la taxonomie, le Green Deal européen a significativement réorienté la façon dont seront financés, à terme, les projets économiques en Europe. La taxonomie classifie les activités économiques et donne des critères stricts pour déterminer lesquelles d’entre elles sont considérées comme durables sur le plan environnemental sur 6 axes : l’énergie, l’adaptation des villes aux chocs environnementaux, l’économie circulaire, l’eau et les ressources marines, la biodiversité et la pollution. Chaque projet durable aux yeux de la Taxonomie devra être particulièrement ambitieux sur un des 6 sujets et ne pas créer de nuisances sur les 5 autres. Cette classification permet aux institutions financières de mieux évaluer la durabilité des projets qu’elles financeront et de jouer, ensuite, un rôle essentiel dans la transition écologique en augmentant progressivement le nombre de projets durables. Une stratégie ambitieuse qui contraste avec les approches du passé en proposant une lisibilité et une transparence bienvenue, évitant l’écueil du « greenwashing ».
La Taxonomie contraste avec les approches du passé en proposant une lisibilité et une transparence bienvenue.
Face à cette ambition européenne, il existe bien des manières de réagir pour rendre cette transition faisable et rapide, pour tous (grandes et petites entreprises). Dans ce contexte, il est intéressant de constater qu’en Belgique, les secteurs de la construction et de l’immobilier ont pris leur destin en mains en créant la Belgian Alliance for Sustainable Construction. Cette alliance réunit tous les acteurs stratégiques du secteur qu’ils soient privés ou publics. Se côtoient ainsi aux réunions de travail les donneurs d’ordre publics et privés, les fédérations des entrepreneurs, des architectes, des producteurs de matériaux, des bureaux d’étude ou les bureaux de certification. Les sujets ne manquent pas pour produire des solutions concrètes : la mise en œuvre de la taxonomie, mais également la réduction des émissions CO2, les cahiers des charges durables, le développement d’un TOTEM pour infrastructures ou la cohérence des certifications durables.
Tous ces participants à l’Alliance sont animés par ce même objectif fondamental pour notre société : réussir le Green Deal. Tous sont également convaincus que c’est l’approche éco-systémique qui est la réelle réponse à cet enjeu sociétal, car c’est bien de vouloir aller seul très loin, mais c’est surtout l’envie d’y aller tous ensemble qui importe aux yeux des jeunes générations qui nous regardent.
Le secteur, dans sa globalité, n’attend pas qu’on lui dise ce qu’il doit faire, mais va de l’avant, de manière collective avec l’ensemble de ses forces vives.