Alphabiotoxine est un laboratoire spécialisé dans la production et la distribution de venins et toxines purifiées. Le Dr Aude Violette, Chief Scientific Officer, met en avant les multiples collaborations mises en place par la société hennuyère.
Texte: Philippe Van Lil
Dans le cadre de vos activités, sur quoi portent vos recherches ?
« Elles sont liées aux animaux venimeux – biologie, écologie, évolution – et aux venins – caractérisation de composition, activités biologiques, applications thérapeutiques. Nous prélevons notamment du venin sur des serpents, scorpions, araignées et batraciens afin de produire des sérums antivenimeux et de préparer les médicaments de demain pour lutter contre le cancer, les diabètes, les douleurs, l’hypertension, etc. »
« Actuellement, on exporte plus de 90 % de notre production, dont 70 % vers l’Europe. Un peu plus de 5 % seulement sont réservés à la Belgique. Selon les cas, les venins récoltés sont cristallisés sous vide ou lyophilisés. »
Ces animaux font-ils l’objet d’une attention particulière ?
« Oui, l’extraction se fait selon des procédés respectueux du bien-être animal. L’anesthésie et l’usage de stimulations électriques sont parfois nécessaires mais n’affectent nullement l’état de santé de l’animal, ni la qualité du venin d’ailleurs. »
Au niveau académique, nous avons des partenariats pour des projets de recherche, participons à la supervision de thèse, accueillons des étudiants, travaillons sur des projets communs dans le cadre de publications scientifiques, etc.
« Par ailleurs, lorsque certaines espèces ont un statut de protection – règlementation locale, Convention de Berne, Convention de Washington -, leurs venins et produits dérivés sont produits et distribués en fonction des permissions d’exploitations accordées par les autorités compétentes. »
Quel type de collaboration mettez-vous en place avec le milieu académique ?
« Globalement, nous nouons des contacts permanents avec l’industrie pharmaceutique, les biotechs et les centres de recherche académiques et privés. Au niveau académique, nous avons des partenariats pour des projets de recherche, participons à la supervision de thèse, accueillons des étudiants, travaillons sur des projets communs dans le cadre de publications scientifiques, etc. »
« Actuellement, nous sommes partenaire d’un projet européen destiné à former des doctorants sur l’étude génomique des invertébrés. Nous avons également des collaborations avec l’UMons, l’ULg et l’université du Queensland. »
Sur quel projet travaillez-vous avec ces universités ?
« Ici, nous travaillons sur une molécule extraite du venin du crapaud buffle pour l’élaboration d’un test diagnostic de l’éclampsie, une crise convulsive généralisée survenant chez la femme enceinte dans un contexte d’hypertension. »