Avec un investissement en recherche et développement supérieur à la moyenne européenne, la Wallonie dispose d’un potentiel d’innovation considérable. Pourtant, la valorisation économique de ces avancées reste un défi.
Pierre-Yves Jeholet, Vice-Président du Gouvernement wallon et Ministre de l’Économie, revient sur la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) et les ambitions du Gouvernement pour renforcer l’écosystème de l’innovation en Wallonie.
La Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) vise à stimuler l’innovation dans des secteurs d’avenir en associant centres de recherche, universités et entreprises. « La Stratégie de Spécialisation Intelligente doit permettre de centrer 75 % des investissements wallons en matière de recherche et innovation dans cinq domaines stratégiques : matériaux circulaires, santé renforcée, conception et production agile, habitat et énergie, agro-alimentaire et environnement », explique le ministre. Actuellement en phase d’évaluation intermédiaire, cette stratégie cherche à identifier de nouvelles thématiques prioritaires et à améliorer la gouvernance des initiatives d’innovation en Wallonie.
Clarifier et recentrer l’écosystème de l’innovation wallonne
Toutefois, le fonctionnement actuel de l’écosystème wallon de l’innovation mérite d’être clarifié. « Il importe de rendre les rôles de chaque opérateur plus lisibles et de recentrer certains d’entre eux dans des familles d’opérateurs », précise Pierre-Yves Jeholet. « Personne n’agit de mauvaise foi dans l’accompagnement à l’innovation, mais la flexibilité dont bénéficient certains acteurs crée un brouillage des possibilités et un éparpillement des moyens. Il est donc essentiel de recentrer l’action des dispositifs pour assurer une présence équilibrée sur toute la chaîne de valeur industrielle. »
Malgré ces défis, la Wallonie affiche de solides performances en R&D. « Nos chiffres en matière d’intensité de recherche et développement sont bons, avec une moyenne de 3,61 %, soit un niveau supérieur à la moyenne belge et européenne », souligne le Ministre. Cependant, un problème persiste : « Là où le bât blesse, c’est dans la valorisation économique de ces innovations, qui n’aboutissent pas suffisamment à une mise sur le marché. » Le développement d’une stratégie plus efficace pour transformer les avancées scientifiques en succès industriels représente donc une priorité pour l’avenir.