En matière de développement d’entreprise, l’étude cartographique brevet constitue un précieux outil d’aide à la décision. Comme le souligne Michel Caldana, Directeur de Picarré, il guide les entreprises dans leurs choix stratégiques en apportant des réponses à des objectifs clairement identifiés.
Texte: Philippe Van Lil
Quelle est l’importance de la propriété intellectuelle ?
« Une récente étude conjointe de l’Office européen des brevets et de l’Office européen de la propriété intellectuelle met en évidence son rôle primordial pour les PME actives dans l’innovation. »
« Ainsi, les PME qui ont déposé au moins un droit de propriété intellectuelle ont une probabilité de 21 % plus élevée de connaître une période de croissance. Mieux : celles qui effectuent une telle démarche au niveau européen ont 17 % de chances de devenir des entreprises à forte croissance. »
« Enfin, 10 % sont susceptibles de devenir des entreprises à plus forte croissance que celles qui n’ont pas introduit de droit de propriété intellectuelle. On comprend d’autant mieux l’importance de la propriété intellectuelle lorsqu’on sait que les PME ne représentent pas moins de 99 % des entreprises de l’Union européenne et participent à concurrence de 57 % de son PIB. La propriété intellectuelle est donc un véritable bras de levier. »
Dans le cadre de la propriété intellectuelle, en quoi consiste l’étude cartographique ?
« Il s’agit d’une analyse statistique du contenu de documents de brevets publiés. Elle vise à mettre en évidence des tendances qui pourraient se retrouver sur le marché ainsi que des informations à caractère business. Elle se traduit par des diagrammes visuels que l’on va analyser dans une perspective plus large que simplement la perspective de brevets. »
La cartographie s’adresse aux personnes qui ont besoin de prendre des décisions dans l’entreprise dans le cadre d’une logique de stratégie.
« Le but est de fournir des informations macroscopiques afin de donner une vision claire à court, moyen ou long termes. La cartographie s’adresse à des personnes qui ont besoin de prendre des décisions dans l’entreprise dans le cadre d’une logique de stratégie et qui ont donc une vision globale de celle-ci : le CEO, le responsable du département R&D, etc. »
Quelles réponses l’étude cartographique peut-elle apporter ?
« Trois types d’objectifs stratégiques peuvent être adressés au cours d’une étude cartographique : commercial, technologique et marché. Ces objectifs sont traités séparément ou simultanément, selon les priorités et les besoins de l’entreprise. Celle-ci peut par exemple chercher à développer une nouvelle technologie, à rencontrer de nouveaux partenaires actifs dans le domaine qui l’intéresse ou encore à développer de nouveaux marchés. »
« En elle-même, la cartographie apporte déjà des réponses dont on peut se servir immédiatement. Les résultats sont en effet structurés sous la forme d’un rapport illustré et commenté, accompagné d’un fichier interactif. Précisons par ailleurs que les entreprises wallonnes bénéficient du dispositif des chèques entreprises, en particulier celui des chèques propriété intellectuelle. Il réduit la facture à un quart du coût total de la cartographie. »
Pouvez-vous illustrer les apports d’une telle étude via un exemple ?
« Prenons le cas d’une entreprise qui produit des plastiques d’emballage à partir de produits biosourcés – le cas complet est consultable sur picarre.be. Dans un premier temps, l’entreprise est confrontée à un problème de nouvelles normes européennes auxquelles elle doit se plier. »
« Pour y pallier, elle est à la recherche de fournisseurs de produits biosourcés et biodégradables répondant à ces normes. Une cartographie lui permettra d’identifier des entreprises actives dans ce secteur et susceptibles de devenir ses fournisseurs de matières premières. »
La cartographie apporte déjà des réponses dont on peut se servir immédiatement.
« Dans un second temps, l’entreprise souhaite développer ses propres technologies avec des matières premières biosourcées et biodégradables. Ici, la cartographie lui permet de vérifier quels sont les acteurs actifs dans le développement de nouveaux produits. »
« Par la suite, soit elle sollicitera ces acteurs pour obtenir les licences sur des brevets qu’ils détiennent, soit elle essayera d’intégrer les éléments trouvés pour développer elle-même de nouveaux produits. »
Même raisonnement concernant la dimension « marchés » ?
« Une fois que l’entreprise maîtrise les nouveaux produits acceptés par la norme, elle peut effectivement décider de développer d’autres marchés. En regardant ce que la cartographie lui dit concernant les zones géographiques dans lesquelles il y a une activité brevet intense dans les produits biosourcés et biodégradables, elle pourra identifier les marchés ouverts à l’importation et ceux qui exportent beaucoup. »
« Ainsi, elle pourra déterminer où développer de nouveaux marchés. La cartographie lui a donc donné trois réponses à trois problématiques à court, moyen et long termes. »