Notre région est innovante, regardez le niveau de nos entreprises et de nos universités. Pouvons-nous faire mieux ? Selon Dominique Demonte, Directeur général d’Agoria Wallonie, ce n’est pas une option mais une nécessité !
Même si les moyens alloués ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions affichées, l’innovation est au cœur de toutes les stratégies nationales. Les pays ont bien perçus les enjeux d’une maitrise de l’innovation pour assurer leur croissance, voire parfois plus fondamentalement la subsistance de leur compétitivité. La question est : comment gérer l’innovation à l’échelle d’un territoire ?
Innover c’est plus qu’inventer
L’innovation c’est chercher à améliorer constamment l’existant via la conception de nouveaux produits, services, processus de fabrication ou business modèles. Contrairement à l’invention, l’innovation peut être directement mise en œuvre pour obtenir un avantage compétitif. Notre région a souvent été identifiée comme une terre riche en inventions mais parfois moins bonne pour convertir ces dernières en innovations.
Des acteurs et des processus
Open innovation, innovation by Design,…au-delà des modèles, l’innovation c’est avant tout une question de réseaux et de processus.
Réseaux car l’innovation vient souvent d’une nouvelle mise en perspective des relations entre clients, fournisseurs et partenaires. Promouvoir les contacts entre acteurs à l’échelle d’un territoire est essentiel. C’est la plus-value des pôles de compétitivité, clusters ou structures créées à cet effet. L’heure est pas contre à la rationalisation et non plus à la multiplication de ces structures.
L’enjeux du capital humain sera un point clé de la réussite de nos politiques d’innovation.
Processus car pour innover, il faut être structuré. Un seul exemple, le projet Made Different lancé par Agoria et Sirris et déployé à l’échelle wallonne par l’Agence du Numérique pour accompagner les entreprises manufacturières à rentrer dans l’industrie 4.0 et à devenir des « factories of the future ».
Innover dans le capital humain
Dans un contexte de pénurie connu (on estime à 5 000 le nombre d’emplois vacants en Wallonie dans le secteur technologique en 2018) la digitalisation va impacter le marché de l’emploi.
L’étude « Shaping the Future of Work /Be The Change » réalisée par AGORIA en collaboration avec le FOREM, le VDAB, et ACTIRIS analyse ces impacts et pose deux constats :
- 3,7 nouvelles offres d’emploi seront disponibles par offre d’emploi qui disparaîtra
- en Wallonie, la demande de main d’œuvre connaîtra une hausse nette de 141.000 emplois
La conclusion est claire, sans une anticipation et des politiques fortes en terme de formation, nous ne bénéficierons pas des impacts positifs et des emplois créés par la digitalisation. Plus demain qu’hier, nous allons devoir innover dans nos approches de formation et l’enjeux du capital humain sera un point clé de la réussite de nos politiques d’innovation car sans capital humain, toute innovation sera impossible.