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Innovation

« Transformer nos écosystèmes en pôles d’attraction internationaux »

Thomas Dermine, coordinateur du plan CATCH.
Thomas Dermine, coordinateur du plan CATCH.
Thomas Dermine, coordinateur du plan CATCH.

À Charleroi, un nouveau hub sectoriel physique accueillera dès septembre « A6K – Advanced Engineering Center », un centre industriel partagé dédié aux sciences de l’ingénieur, et « E6K – Tech Education Center », un centre de formation multi-opérateurs dédié aux métiers du numérique. Les détails avec Thomas Dermine, le coordinateur du plan CATCH.

Texte: Philippe Van Lil

Quel regard portez-vous sur l’innovation en Wallonie ?

« Il y a eu de gros enjeux liés à la transition industrielle d’un tissu essentiellement basé sur la production vers un tissu essentiellement basé sur de l’innovation. La dynamique initiée via le plan Marshall depuis 15 ans permet une meilleure collaboration entre les acteurs industriels de toutes tailles, en lien avec les universités. »

« Il faut à présent que ces écosystèmes soient renforcés pour devenir de vrais pôles d’attraction au niveau international. Un autre enjeu est de pouvoir former les talents nécessaires à l’évolution technologique. »

En quoi votre projet permet de répondre à cette redynamisation ?

« Nous travaillons sur un double projet qui entre dans le cadre de la stratégie du plan CATCH visant l’accélération de la croissance de l’emploi à Charleroi. À travers notre projet Advanced Engineering Center – dit A6K -, nous visons à donner une dimension physique à la collaboration entre entreprises. »

« Au sein d’un même espace, un ancien tri postal au centre de Charleroi, nous colocalisons des entreprises qui sont des leaders historiques industriels de la région – Alstom, etc. – ainsi que des acteurs du monde de la recherche et de la formation. L’idée est d’ouvrir les murs pour travailler ensemble sur des plates-formes d’innovation communes. »

Qu’en est-il du second projet ?

« Le projet Tech Education Center – dit E6K -, regroupe différents opérateurs de la formation autour des métiers du numérique. Ils forment les talents de demain dans les secteurs de l’innovation et de l’industrie de pointe. Ce dispositif vise à rapprocher l’école des besoins du monde de l’entreprise. »

Pourquoi avoir opté pour un lieu physique afin de rapprocher ces différents acteurs ?

« La connexion et la relation humaine sont à la base de tout processus d’innovation. En outre, pour être pertinents, les écosystèmes doivent disposer d’une certaine masse critique sur des thématiques bien précises. Nous sommes ainsi partis des cœurs de métier d’entreprises de la région et des compétences des centres de recherche présents sur le territoire pour définir des thématiques communes de recherche et de formation. »

Quelles sont-elles ?

« À Charleroi, il en a trois : la communication et les systèmes embarqués, l’énergie l’électronique de puissance et la transformation vers l’industrie 4.0. »

« L’objectif est d’insérer des thématiques dans les dispositifs existants, notamment les pôles de compétitivité du plan Marshall, pour multiplier les appels à projets et les projets conjoints entre industriels. L’idée est aussi de pouvoir répliquer notre démarche dans d’autres villes en Wallonie. »


PROJETS SOUS LA LOUPE

A6K and E6K

A6K : un coup de boost pour l’innovation technologique

La mission de Advanced Engineering Center (A6K) est de favoriser l’innovation des acteurs présents à Charleroi. Coup de projecteur sur ce centre multi-opérateurs dédié aux sciences de l’ingénieur.

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Abd-Samad Habbachi

Delivery Officer A6K

L’objectif de A6K est de pouvoir colocaliser dans un même lieu des équipes de fleurons industriels, des PME, des centres de recherche, des prestataires de services privés et des acteurs institutionnels dont les pôles de compétitivité. Comme le souligne Abd-Samad Habbachi, « le but est d’innover en termes de produits mais aussi de processus à travers la mutation des méthodes de production vers l’industrie 4.0. »

Notre interlocuteur est bien conscient de la chance d’avoir la présence, à Charleroi, de leaders à un niveau au moins européen sur le plan de l’innovation. Toutefois, il insiste sur l’importance de renforcer les partenariats : « Nous faisons en sorte que les PME wallonnes profitent des compétences des grandes entreprises et que celles-ci puissent trouver des processus innovants au sein de quelques pépites. »

E6K : un centre de formation dédié au numérique

Le centre multi-opérateur Tech Education Center (E6K) est spécifiquement dédié aux métiers du numérique. Sur près de 2000 m² d’espaces bureaux, il ambitionne d’accueillir 300 étudiants par an.

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Thomas Thewissen

Delivery Officer E6K

Le but de E6K est entre autres de remettre à l’emploi, dans des métiers en pénurie de main-d’œuvre, des jeunes parfois délaissés pour qui les méthodes de formation traditionnelle fonctionnent moins bien. Ainsi, sur la base de méthodes pédagogiques innovantes, les étudiants apprennent à interagir les uns avec les autres et à résoudre ensemble des problèmes. Le tout se présente sous la forme de modules qui ressemblent assez aux jeux vidéo ; il y a peu de théorie donnée ex cathedra.

Comme le précise Thomas Thewissen, « avec ce type de formation, on fait d’une pierre deux coups : aider ces jeunes et aider la Wallonie. Celle-ci fait actuellement face à une pénurie de compétences numériques. Agoria estime entre 9.000 à 16.000 le nombre d’emplois vacants. »

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