La SPAQUE est le pôle d’expertise de la Région wallonne compétent en matière de gestion des sols pollués. Comme le souligne Hervé Briet, Directeur de la Stratégie opérationnelle, ses missions n’ont cessé d’évoluer au cours du temps. Elle est aujourd’hui un acteur incontournable du développement économique et durable de la Wallonie.
Hervé Briet
Directeur de la Stratégie opérationnelle
La SPAQUE
Comment les missions de votre organisme ont-elles évolué au cours du temps?
Hervé Briet : « Créée il y a un peu plus de 30 ans au départ du scandale de la décharge de Mellery, la SPAQUE avait pour mission de base de se focaliser sur l’assainissement des décharges, d’une part, et sur la surveillance environnementale, d’autre part, avec l’identification des sites pollués. Au début des années 2000, le métier s’est développé avec l’assainissement des friches industrielles avec, à la clé, les investissements conséquents des programmations européennes du FEDER et des différents plans Marshall de la Région wallonne. La dernière évolution en date découle du Plan de relance de la Région qui finance l’assainissement de décharges et d’anciennes friches. Parallèlement, nous développons aussi des projets d’énergie renouvelable, dont des centrales photovoltaïques, sur les sites d’anciennes décharges. »
Quels sont vos liens avec les pouvoirs locaux ?
H. B. : « Nous travaillons beaucoup avec eux. Nous avons créé une centrale de marché à laquelle les pouvoirs locaux peuvent adhérer. Ils sont ainsi en mesure d’utiliser les marchés cadres que nous avons dans les différents métiers de l’assainissement des sols. Nous les accompagnons ensuite dans leurs différentes démarches telles que l’analyse des risques des sols. Signalons aussi par ailleurs un autre de nos métiers : l’établissement d’une réserve foncière de sites à assainir ou disponibles pour une nouvelle affectation. Tous ces nouveaux métiers ne remettent cependant pas en cause nos métiers historiques, que sont l’assainissement des sites et décharges et la surveillance environnementale. »
Les friches et décharges à assainir sontelles encore nombreuses en Wallonie?
H. B. : « Malheureusement, oui. D’un côté, en raison de notre passé industriel, il y a encore un certain nombre de friches à assainir. De l’autre, jusqu’au début des années 80, chaque village avait sa propre décharge. Toutes ces friches et décharges ne présentent bien sûr pas le même degré de pollution et d’urgence sur le plan environnemental. Il est toutefois difficile d’identifier certains sites, car la présence de déchets a été recouverte par la végétation. Or, sans identification, nous ne pouvons pas procéder aux analyses nécessaires pour déterminer notamment l’impact sur les eaux souterraines. »
Sur quels sites travaillez-vous en ce moment ?
H. B. : « Nous sommes en train de dépolluer le site AMS Nord à Charleroi en vue de la construction du futur stade. Ce chantier d’envergure verra la construction d’une enceinte multifonctionnelle. Par ailleurs, nous avons dépollué le site de Chimeuse en région liégeoise ; il servira de nouveau dépôt au TEC de Liège. »
Quels sont vos projets ?
H. B. : « Nous avons des projets pour l’assainissement de 16 friches dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, pour lesquels nous disposons d’un budget d’investissement de 40 millions d’euros. Il y a également l’assainissement des 7 décharges prioritaires, pour lequel on disposera d’un budget de 16 millions. Par ailleurs, nous assistons les grandes villes dans leur politique intégrée pour la dépollution de certains sites, dont le Parc des Dames Blanches à Namur. Citons également, la programmation FEDER 2021-2027, où 35 sites à dépolluer ont été retenus pour un budget de quelque 150 millions, ainsi que la poursuite du Plan Marshall 2.vert, où une cinquantaine de millions d’investissements sont prévus pour la dépollution de sols. »