Fort d’une expertise reconnue en Flandre et à l’international, Altez Construction Group affiche désormais une ambition claire : s’implanter durablement au sud du pays. Rencontre avec Jean-François Méan, Directeur développement Wallonie, qui pilote ce choix stratégique avec une approche misant sur l’autonomie industrielle et le respect architectural.
C’est un acteur majeur de la construction qui frappe à la porte de la Wallonie. Avec 350 collaborateurs, une présence dans cinq pays – Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne, France – et un chiffre d’affaires oscillant entre 100 et 115 millions d’euros, Altez Group ne joue plus dans la catégorie des poids plumes, même s’il reste encore trop méconnu sur le marché belge. Détenteur de l’agréation « Classe 8 »
– le plus haut ranking du secteur en Belgique -, le groupe dispose d’une expertise unique pour décrocher des marchés de taille.
Pourtant, malgré cette puissance de feu, l’entreprise restait jusqu’ici très discrète côté francophone. « Ces dernières années, la Wallonie représentait moins de 10 % de notre chiffre d’affaires, alors qu’elle couvre 55 % du territoire belge », pose d’emblée Jean-François Méan, qui entend corriger ce déséquilibre et ancrer physiquement le groupe au Sud du pays.
Une maîtrise totale de la chaîne de production
Ce qui distingue Altez de ses concurrents, c’est, selon le directeur pour la Wallonie, avant tout son autonomie. Loin d’être un simple assembleur, le groupe est un constructeur intégré. « Nous possédons nos propres usines de béton et de structures métalliques », explique-t-il. « Cette verticalité offre un avantage concurrentiel décisif : la maîtrise des coûts et des délais. Qu’il s’agisse de projets logistiques, commerciaux ou industriels, Altez est en mesure de contrôler la chaîne de A à Z. »
L’architecte est un auteur de projet, un artiste. Nous sommes là pour optimiser sa vision, pas pour la défigurer.
Cette expertise opérationnelle s’accompagne d’une conscience environnementale validée dans les faits par l’obtention récente de la certification ISO 14001. « Ce label témoigne de l’engagement de la direction envers le développement durable, une préoccupation désormais incontournable pour les grands donneurs d’ordre. »
Des haras aux vignobles : une expertise diversifiée
Si l’ADN du groupe est industriel et agricole, Altez entend renforcer sa présence dans des secteurs de niche. Le groupe dispose d’une division spécialisée dans le monde équestre, réalisant des haras complets, des manèges et des cliniques vétérinaires. Autre secteur inattendu : la viticulture. De la vinification aux salles de dégustation, le groupe construit les chais qui abritent les grands crus.
Mais pour percer en Wallonie, Jean-François Méan mise désormais également sur les projets mixtes alliant commerces et résidentiel : « Sur les grands axes wallons, ces projets sont devenus la norme. Cette stratégie porte déjà ses fruits : environ 40 millions d’euros de projets sont actuellement à l’étude, incluant des collaborations avec un groupe de casinos ou encore le futur garage d’une célèbre marque automobile en région liégeoise. »
Le respect de l’architecte comme credo
Là où certains constructeurs industriels tentent d’imposer des solutions parfois trop standardisées, Altez entend résolument se positionner comme un partenaire technique au service de l’architecture. « L’architecte est un auteur de projet, un artiste. Nous sommes là pour optimiser sa vision, pas pour la défigurer », insiste notre interlocuteur.
Il cite en exemple un dossier récent à l’aéroport de Gosselies où, contrairement à un concurrent proposant une structure métallique envahissante, Altez a suggéré une solution béton respectant l’esthétique de façade voulue par le créateur. Cette approche Design & Build séduit : « Notre groupe accompagne le client dès la genèse du projet pour traduire ses besoins en réalité technique sans sacrifier la qualité architecturale sur l’autel du prix le plus bas ou de la facilité de mise en oeuvre. »
Le message général est clair : Altez n’arrive pas en Wallonie en touriste. Jean-François Méan se montre confiant : « Notre réputation est solide et nous entendons grappiller des parts de marché par notre sérieux et la qualité de nos services. Notre carnet de commandes se remplit bien. Il nous faut désormais transformer l’essai et multiplier les réalisations concrètes au sud du pays. »