Numérisation oblige, les entreprises wallonnes sont actuellement demandeuses de compétences digitales variées… mais pas seulement ! Les soft skills et les compétences à l’international sont également très appréciées.
Texte : Philippe Van Lil
Véronique Gillet
Directrice adjointe à la directrice présidente
Haute École EPHEC
En ce moment, la demande des entreprises, en termes de compétences, s’oriente très fort vers la configuration de sites d’e-commerce et l’automatisation des processus. Toutefois, le besoin est également présent dans de nombreux autres domaines : technique, analyse des données, logistique, comptabilité, gestion d’entreprise, finance…
Mais les formations qui touchent à ces matières n’attirent pas suffisamment de jeunes, n’ayant pas forcément conscience des nombreux débouchés. Pour Véronique Gillet, Directrice adjointe à la Directrice Présidente de l’EPHEC, « ces métiers méconnus véhiculent une image parfois peu attractive. Cela génère beaucoup de frustration puisqu’il y a une grande différence entre les besoins du marché et le nombre de diplômés. »
Notre interlocutrice pointe aussi l’importance des soft skills : « Depuis quelques années, les entreprises insistent de plus en plus sur l’importance de celles-ci, même dans les métiers techniques. Nous essayons de leur donner une place prépondérante dans toutes nos formations. Il faut également rendre les étudiants flexibles et adaptables à un contexte international puisque ces qualités sont indispensables dans une économie très ouverte telle que celle de la Wallonie. »
On s’assure que la problématique est en ligne avec les compétences visées. »
Impliquer l’entreprise dans les apprentissages
Pour Véronique Gillet, « il s’agit aussi d’impliquer les entreprises dans les processus d’enseignement dès le début de la formation. Nul besoin d’attendre qu’un étudiant parte en stage en fin de cursus pour le confronter à la réalité concrète d’une entreprise. »
Ainsi, les étudiants de l’EPHEC sont amenés à analyser des problématiques d’entreprise en vue de leur proposer des solutions clef en main. « On s’assure que la problématique est en ligne avec les compétences visées. »
« À la fin, l’entreprise participe à l’évaluation et intègre par la suite les réalisations des étudiants en interne. Pour un étudiant, savoir que sa réflexion aura une utilité directe pour l’entreprise constitue un vrai levier de motivation. » C’est aussi de cette façon que les étudiants commencent à tisser leur réseau professionnel.
Pour aller plus loin, l’un des objectifs majeurs pour la Haute École, dans les années à venir, est d’accorder aussi une place importante à des travaux de recherche appliquée afin de donner une dimension supplémentaire aux collaborations avec le tissu économique.