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Pouvoir de la Wallonie

Garantir la bonne protection des intérimaires

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L’UO est attentive aux besoins en formation de la zone Charleroi Métropole.
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Chaque année, les employeurs belges font appel à 600.000 intérimaires. Des outils existent pour aider à garantir la santé et la sécurité de cette main-d’œuvre.

Texte : Olivier Clinckart

Marijke Bruyninckx

Directrice

Prévention et Intérim

Le travail intérimaire fait systématiquement appel à trois partenaires : l’agence de travail intérimaire, le client utilisateur et l’intérimaire lui-même. D’où l’importance que chacun de ces groupes puissent accéder à toutes les informations utiles leur permettant de développer cette relation de travail en toute sécurité, afin de réduire au maximum le nombre d’accidents de travail des intérimaires et de protéger leur santé.

La fiche de travail contient toutes les informations utiles relatives au poste de travail et aux qualifications requises du travailleur intérimaire.

A cet effet, l’asbl Prévention et Intérim a été créée en 1998, à la demande des agences de travail intérimaire (fédérées au sein de l’organisation patronale Federgon) et des syndicats représentant les travailleurs. Comme l’explique sa directrice, Marijke Bruyninckx, « notre organisation s’adresse à toutes les agences de travail intérimaire, aux travailleurs intérimaires ainsi qu’aux entreprises qui emploient des intérimaires en Belgique. Nous œuvrons quotidiennement à la sensibilisation, à la recherche, aux conseils et à la formation dans le secteur. Notre site internet permet à chacun de ces groupes d’accéder à de nombreuses informations utiles et à de la documentation pratique. »

Fiche de poste de travail

Précisément, comment une agence d’intérim peut-elle être certaine qu’elle envoie un intérimaire dans une entreprise respectant le bien-être au travail ? « La fiche de poste de travail est un document requis par la loi. Elle contient toutes les informations utiles relatives au poste de travail et aux qualifications requises du travailleur intérimaire. Elle indique quels risques pour la santé sont présents au poste de travail et quelles mesures de prévention sont prises. Si l’analyse des risques et le remplissage de la fiche de poste de travail ont été effectués correctement par l’entreprise utilisatrice, l’agence d’intérim pourra plus facilement sélectionner le bon candidat. Prévention et Intérim a élaboré une fiche de poste de travail modèle, disponible sur notre site », précise M. Bruyninckx.

Si l’obligation légale de compléter cette fiche ne vaut officiellement que pour les postes de travail présentant des risques pour la santé, il est toutefois nettement recommandé de la rédiger systématiquement pour tous les postes de travail : « Un employeur a tout à y gagner: s’il respecte les mesures en matière de prévention sur le lieu de travail, il rend son entreprise plus attractive pour les talents. »

Un défi permanent

L’une des missions de Prévention et Intérim est de collecter des statistiques sur le secteur de l’intérim en Belgique. C’est pourquoi l’asbl interroge chaque année toutes les agences d’intérim actives en Belgique et analyse les chiffres liés aux accidents de travail et aux examens de santé des travailleurs intérimaires et des jobistes.

Ainsi, Marijke Bruyninckx observe que, « jusqu’en 2014, une diminution constante des accidents de travail a pu être observée. Cette nette diminution a été favorisée par tout le travail effectué en amont en matière de formation et de prévention. Toutefois, depuis 2014, on constate que les chiffres ont tendance à stagner. Ce qui démontre qu’il y a encore un défi en la matière, lié non seulement aux entreprises – et plus particulièrement au sein des PME qui emploient moins de 50 personnes – mais aussi à certaines agences d’intérim qui ne sont pas assez rigoureuses dans le choix de leurs clients-utilisateurs. »

Des chiffres importants

Tous secteurs confondus, les travailleurs intérimaires ont travaillé au total 187,38 millions d’heures en 2020. C’est près de 15 % de moins qu’en 2019, mais cette diminution s’explique évidemment par la crise du coronavirus, qui a limité l’activité économique en 2020. Le travail « manuel » représentait 58,8 % du total des heures prestées par les travailleurs intérimaires.

Depuis le 1er janvier 2017, les étudiants sont désormais autorisés à travailler 475 heures par an à un taux réduit de cotisations sociales. Ce régime adapté s’est immédiatement traduit par une augmentation significative du nombre de jobistes. Contrairement à la diminution des heures prestées par l’ensemble des travailleurs intérimaires, le nombre d’heures prestées par les jobistes en 2020 est resté pratiquement le même qu’en 2019. Le marché des jobs étudiants intérimaires représentait l’an dernier près de 16,9 % de l’ensemble du secteur de l’intérim.

Étonnamment, près de 70 % de l’emploi intérimaire se situe en Flandre, contre environ 23 % en Wallonie et 7% à Bruxelles. « D’où l’importance, pour ces deux dernières régions, de rappeler que Prévention et Intérim agit sur l’ensemble du territoire national et est disponible pour stimuler et conseiller toutes les parties concernées par le travail intérimaire », conclut Marijke Bruyninckx.

En 2020

– Les travailleurs intérimaires ont travaillé au total 187,38 millions d’heures

– Les jobs étudiants intérimaires représentait près de 16,9 % de l’ensemble du secteur 

– Près de 70 % de l’emploi intérimaire se situe en Flandre, contre seulement 23 % en Wallonie

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