Située à cheval sur les communes d’Anthisnes et de Comblain-au-Pont, GBA – Grès du Bois d’Anthisnes – est un acteur majeur du secteur extractif wallon. Entre uniformisation administrative et complémentarité nécessaire avec le recyclage, Anne Bonsang, Directrice commerciale, souligne la nécessité d’une approche stratégique cohérente.
Sur près de 35 hectares, GBA combine deux activités : la production de pierre industrielle – entre 350.000 et 400.000 tonnes de granulats par an – et l’extraction plus fine de quelque 10.000 tonnes de pierre ornementale par an.
L’objectif est d’uniformiser l’exploitation et de planifier un réaménagement global du site en fin de vie.
En ce moment, l’entreprise entreprend une démarche pour répondre aux exigences du Département des permis et autorisations. Comme le souligne Anne Bonsang, « actuellement, notre carrière est couverte par deux autorisations différentes : un permis d’extraction sur la commune de Comblain-au-Pont, valable jusqu’en 2032, et un ‘donné acte’ datant de 1932 sur la commune d’Anthisnes. Ce dernier offrait une liberté d’exploitation quasi totale sans obligation de compensation. » Dans un souci de cohérence et de responsabilité environnementale, GBA a donc introduit une demande de permis unique. « L’objectif est d’uniformiser l’exploitation et de planifier un réaménagement global du site en fin de vie, en concertation avec la Région wallonne. »
Les limites du tout-recyclage
Concernant la circularité, la directrice commerciale se montre pragmatique : « L’avenir réside dans un modèle mixte. Si le marché du pavé de réemploi existe, il souffre d’un manque de normes, comparé aux exigences strictes imposées aux pavés neufs, et surtout d’une pénurie de volumes. Le recyclé ne pourra pas combler tous les besoins. »
Même constat pour les granulats : « Les matériaux recyclés ne répondent pas à tous les usages, comme le béton structurel ou le ballast de chemin de fer pour Infrabel, qui exige des performances techniques précises. » Notre interlocutrice rappelle également que le recyclage n’est pas neutre en carbone – transport des déchets, concassage et traitement énergivore – et que la matière s’altère au fil des cycles.
En conclusion, Anne Bonsang exprime sa crainte face aux fermetures de carrières, dans un contexte où l’obtention de permis et d’autorisations devient de plus en plus complexe. Une telle évolution compromettrait l’équilibre du secteur et renforcerait la dépendance extérieure, alors que l’activité extractive locale demeure la garantie essentielle d’un approvisionnement stable et durable pour les infrastructures belges. »