Diversité et qualité : deux mots clés pour qualifier les ressources géologiques des carrières de la Wallonie. Frédéric De Visscher, président de la Fédération de l’industrie extractive (FEDIEX), et Sébastien Loiseau, administrateur délégué, soulignent l’importance socio-économique de ce secteur, qui se développe dans le respect de l’environnement et des riverains.
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Frédéric De Visscher
Président de la Fédération de l’industrie extractive
Sébastien Loiseau
Administrateur délégué
Une industrie essentielle
On connaît l’importance cruciale des granulats et de la chaux dans le secteur de la construction. Sans eux, pas de béton et donc pas de bâtiments modernes. Et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Ces matériaux sont aussi utilisés dans des industries aussi variées que la sidérurgie, la fabrication de microprocesseurs, la verrerie, l’agriculture ou les produits cosmétiques. « Ils entrent même dans le procédé de fabrication du sucre », relève Frédéric De Visscher. « À part peut-être les vêtements et certaines structures en bois, tous les objets qui nous entourent proviennent soit d’une carrière, soit d’une activité minière. » Sébastien Loiseau renchérit : « Chaque Belge consomme en moyenne sept tonnes de granulats par an ! » … Un chiffre qui donne le vertige. On comprend dès lors le poids économique considérable de ce secteur, qui représente quelque 4.000 emplois directs. À ceux-ci, s’ajoutent environ 8.000 emplois indirects au sein de la myriade de sociétés spécialisées qui gravitent autour des carrières. Pour défendre les intérêts de cet écosystème de services et de savoir-faire, les principaux acteurs du secteur sont rassemblés au sein de FEDIEX. « Notre fédération professionnelle est le porte-parole de 110 sites d’exploitation actifs dans l’extraction des granulats et la production de chaux en Belgique », précise Frédéric De Visscher.
Chaque Belge consomme en moyenne sept tonnes de granulats par an !
Un atout inestimable pour notre développement socio-économique
Il faut dire que la Wallonie est particulièrement bien lotie en ressources géologiques. « Un véritable trésor repose sous nos pieds. Ce qui fait la force du secteur, ce sont la quantité, la qualité et la diversité des matériaux disponibles. Notre sous-sol regorge de porphyre, de grès, de calcaire, dont celui à haute teneur, extrêmement pur, qui sert à fabriquer la chaux », nous détaille Sébastien Loiseau. Nos entrepreneurs ont d’ailleurs su tirer parti de ces atouts : « Ils sont imposés sur la scène internationale. Les deux leaders mondiaux dans la production de chaux sont des entreprises wallonnes », complète Frédéric De Visscher. Ce succès n’est pas près de s’arrêter. « Outre son importance pour la construction et d’autres secteurs d’activité, les produits de l’industrie minérale ont un rôle déterminant à jouer dans la transition écologique.
En outre, la richesse de nos sous-sols en matière de gisements minéraux contribue à conférer à la Wallonie une véritable autonomie stratégique du point de vue des capacités industrielles », estime Sébastien Loiseau. Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par les tensions internationales et les tentations isolationnistes, cette perspective est sans nul doute rassurante.
S’engager en faveur du bien commun et de l’environnement
Malgré sa contribution essentielle à notre bien-être, l’industrie extractive souffre encore parfois d’un déficit d’image auprès du grand public. On lui reproche notamment d’être polluante. « Pourtant, depuis bien longtemps, les entreprises du secteur ont su déployer des technologies de pointe pour remédier à ce problème », rétorquent nos interlocuteurs. « Détonateurs électroniques et drones permettent maintenant de juguler les vibrations générées par les tirs de mines. Les émissions de poussières sont en outre réduites au minimum grâce à des systèmes d’arrosage automatique. »
Sans granulats, pas de bâtiments modernes.
Grâce aux nouvelles techniques d’isolation sonore, le bruit est également limité, tandis que la gestion de l’eau est devenue bien plus écoresponsable. « À l’origine, de nouvelles normes plus contraignantes nous ont incités à évoluer dans ce domaine », concède Frédéric De Visscher. « Mais, désormais, en partie à travers la FEDIEX, notre industrie entretient des contacts réguliers avec les autorités pour anticiper les changements législatifs. » En matière d’environnement, le secteur a multiplié les espaces de dialogue avec les riverains, ainsi que les partenariats avec diverses parties prenantes. En collaboration avec l’Europe et la Région wallonne, nous sommes à l’initiative du projet Life in Quarries. Il vise à favoriser la biodiversité au sein des carrières actives. En effet, l’exploitation des gisements offre l’occasion de créer de nouveaux milieux pionniers. Par la suite, grâce à une gestion dynamique de ceux-ci, on peut proactivement encourager la migration de différentes espèces de faune et de flore d’un endroit à l’autre au sein d’un site et s’assurer de leur préservation durant toute la vie des exploitations. »