Entrepreneur en série depuis 25 ans, Guillaume Tilleul a trouvé en l’intelligence artificielle le collègue qu’il cherchait depuis toujours. Avec Zenibiz, il inverse le modèle classique de l’entrepreneuriat : il conçoit des projets de A à Z grâce à l’IA, puis recrute des porteurs de projets pour les piloter. Plongée dans un « venture builder » wallon qui ambitionne de lancer une centaine de startups d’ici à la fin 2026.

Guillaume Tilleul
CEO de Zenibiz
C’est un constat lucide et une introspection rare dans le monde des affaires. « Je suis très doué pour lancer des projets, je le suis moins pour les terminer », nous confie Guillaume Tilleul, CEO de Zenibiz. Récemment diagnostiqué TDAH, cet entrepreneur dans l’âme avoue aussi avoir passé deux décennies à chercher le bras droit idéal pour canaliser sa créativité débordante. Il l’a finalement trouvé, mais il n’est pas humain : c’est l’IA.
C’est sur cette synergie homme-machine qu’est né Zenibiz. Le concept ? Une usine à startups où l’IA est omniprésente, de la genèse de l’idée au développement technique, en passant par la gestion opérationnelle. « L’IA me permet d’innover en continu, mais aussi d’automatiser ce qui m’ennuie », explique notre interlocuteur. « Mon apport personnel est d’analyser un secteur d’activité, d’identifier un besoin et de développer une solution complète – application, business model, facturation, sécurité, etc. – en m’appuyant sur une suite d’outils logiciels transversaux pilotés par l’IA. »
Avant, il fallait 20.000 euros pour créer une application. Aujourd’hui, avec l’IA, on peut le faire en quelques heures.
Une fois le projet « clé en main » prêt à l’emploi, Zenibiz part à la chasse aux porteurs de projets. Qui sont-ils ? « Les profils sont variés : des employés cherchant un revenu complémentaire, des étudiants à la fibre commerciale mais sans bagage technique, des indépendants souhaitant entreprendre sans subir la lourdeur de la phase de création, etc. »
Padel : quand l’IA monte au filet
Parmi la quinzaine de projets déjà lancés, Padelll.com fait figure de vitrine technologique. « Cette solution permet de filmer et d’analyser les matchs de padel grâce à des algorithmes de vision piloté par l’IA. Le système détecte la position des joueurs, leur synchronisation, la vitesse de déplacement et même le type de coups – vibora, bandeja, etc. », détaille notre CEO, adepte inconditionnel de ce sport.
Le concept a séduit Athois Le Padel, le plus gros club de Belgique situé à Ath, qui devient ainsi le premier à disposer d’un terrain connecté « IA 2.0 ». David Heysecom, administrateur du club, témoigne de la valeur ajoutée : « Grâce à la nouvelle application Padelll.com, non seulement nos adhérents ont l’occasion de revoir leur match avec les points cruciaux, mais aussi d’analyser leurs déplacements pour s’améliorer. Nos coachs en sont déjà fans ! »
L’ambition ne s’arrête pas là : Zenibiz prévoit pour 2026 un système de « VAR » en direct et du coaching en temps réel via Apple Watch pour corriger le placement des joueurs instantanément.
De la musique aux familles : une approche multisectorielle
L’ADN de Zenibiz est d’injecter de l’IA dans tous les aspects du quotidien. Le portefeuille de projets est éclectique. Quelques exemples… Vibenium.com : un DJ collaboratif pour les soirées et clubs de sport ; via une tablette et des caméras, l’IA analyse l’ambiance et le comportement de la foule pour adapter la musique, tout en permettant au public d’interagir via des QR codes. Ginette.io, un assistant personnel centralisé pour les familles : installé sur un écran dans la cuisine, il gère l’agenda, répond à l’éternelle question « qu’est-ce qu’on mange ? » et optimise même la consommation d’énergie de la maison. Kataklop.com : une solution de gestion complète pour les écuries et le suivi des chevaux. GlobalVetID.com : un projet d’identité digitale pour animaux basé sur la Blockchain et l’IA, financé par le SPW Économie, Emploi, Recherche et soutenu par le programme Blockchain4Belgium de Digital Wallonia.
Soutenu encore par d’autres acteurs majeurs comme Wallonie Entreprendre ou Infopole, Zenibiz entend prouver que la technologie abaisse les barrières à l’entrée. « Avant, il fallait 20.000 euros pour créer une application. Aujourd’hui, avec l’IA, on peut le faire en quelques heures », résume Guillaume Tilleul. Avec une offre B2B permettant aux entreprises d’intégrer rapidement de l’IA et un objectif de 100 projets lancés fin 2026 dans des secteurs allant de l’industrie à l’agroalimentaire, Zenibiz se positionne comme un catalyseur d’innovation pragmatique. Une preuve que l’IA permet à ceux qui l’adoptent de concrétiser leurs rêves beaucoup plus vite.