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Wallonie : les aides à l’exportation constituent des leviers formidables

Les marchés internationaux offrent de nombreuses opportunités à nos entreprises… mais aussi des défis de taille ! Afin d’aider à exploiter les unes et à minimiser les autres, l’Agence wallonne à l’exportation (AWEX) propose des aides substantielles. Pascale Delcomminette, son Administratrice générale les détaille, en compagnie d’Amélie Matton, CEO d’Ecosteryl, bénéficiaire de cet accompagnement.

Quel bilan dressez-vous de l’évolution des exportations wallonnes ?

Pascale Delcomminette : « Après une année compliquée en 2020 avec une baisse de 5 % du volume des exportations, la reprise post-pandémie s’est manifestée en 2021 avec un bond de 13,5 % par rapport à 2019. En valeur absolue, les exportations ont, pour la première fois, dépassé la barre des 50 milliards d’euros pour atteindre 53,4 milliards. Nos douze premiers secteurs, lesquels comptent pour 95 % du total de nos exportations, ont tous affiché des résultats en hausse en 2021. »

Notre Région ne représente que 0,10 % du PIB mondial, mais ses entreprises représentent 0,30 % du commerce mondial.

Pascale Delcominette

Quels secteurs émergent en particulier ?

P. D. : « Au niveau sectoriel, on constate une forte concentration de nos exportations autour des secteurs combinés de la chimie et de la pharma : ils représentent 40 %, dont 33 % rien que pour la pharma. Le secteur des métaux atteint 10 à 15 %, les machines et équipements un peu moins de 10 %, suivis du matériel de transport, et enfin des secteurs des plastiques et caoutchoucs et de l’agroalimentaire, à égalité. Au niveau géographique, 71 % de nos exportations sont destinées à l’UE des 27. Avant la pandémie, on pouvait noter une progression hors UE, mais la mécanique s’est logiquement quelque peu enrayée. L’enjeu se situe au niveau d’une nécessaire diversification sectorielle comme géographique. Nous y œuvrons. »

Notre potentiel de croissance à l’export est donc encore très fort, singulièrement hors UE et pour les PME…

P. D. : « Très clairement, oui ! La Wallonie est une région naturellement ouverte sur le monde, avec une forte internationalisation de son économie. Notre Région ne représente que 0,10 % du PIB mondial, mais ses entreprises représentent 0,30 % du commerce mondial. Elles réalisent en moyenne 70 % de leur chiffre d’affaires à l’international. Elles se développent dans les domaines technologiques de pointe et secteurs de niche, qu’il s’agisse de technologies environnementales, de biotech ou de numérique ! Les PME connaissent parfois des difficultés de développement à cause de leur taille réduite, mais elles peuvent faire preuve de plus d’agilité. Eu égard la grandeur de notre territoire, nous comptons aussi énormément de PME leaders mondiaux. C’est notamment le cas d’Ecosteryl. »

Durant la pandémie, la présence des conseillers économiques et commerciaux de l’AWEX à l’étranger a constitué un véritable plus en termes de relais.

Amélie Matton

Quelle est l’activité de votre société ?

Amélie Matton : « Fondée en 1947, l’entreprise s’appelait, à l’origine, AMB pour ‘Ateliers Mécaniques du Borinage’, avec une activité de sous-traitance pour l’industrie minière. Depuis une quinzaine d’années, elle s’est complètement réorientée. Notre mission est aujourd’hui d’éradiquer, au niveau mondial, les problèmes de santé et d’environnement liés à une mauvaise gestion des déchets hospitaliers, vecteurs de maladies. Ainsi, nous concevons, fabriquons et commercialisons des machines industrielles, homologuées par l’Institut Pasteur, destinées à broyer et désinfecter ces déchets pour les transformer en matières recyclées et valorisables. Elles fonctionnent sans utilisation d’eau et sans émissions. »

« Sur ce type d’applications, nous avons réussi à nous imposer comme un authentique leader au niveau international. Nous avons trois types de clients : outre les hôpitaux, nous ciblons les prestataires de services qui collectent et traitent ces déchets et les institutions publiques du type ministères de la santé ou de l’environnement, souvent dans des pays émergents confrontés à des problèmes de santé publique liés à ces déchets. »

De quelles aides de l’AWEX avez-vous bénéficié dans le cadre de votre développement à l’international ?

A. M. : « À titre personnel, en début de carrière, j’ai d’abord pu bénéficier du programme Explort en 2008. C’est ainsi que j’ai découvert l’entreprise qui allait devenir Ecosteryl et que nous avons pu en ouvrir, avec le soutien de l’AWEX, un bureau de représentation à Montréal. Cela a permis de nourrir une ambition internationale qui fait aujourd’hui partie de l’ADN de l’entreprise. L’AWEX nous a également soutenus tout au long de notre développement, par exemple en nous offrant la possibilité de participer à des foires et salons, dans notre cas principalement liés à la santé et l’environnement, et à des missions économiques à l’étranger. Ceci a renforcé notre crédibilité et accéléré les processus de signatures de certains contrats. Par ailleurs, durant la pandémie, alors que nos équipes commerciales ne pouvaient plus voyager, la présence des conseillers économiques et commerciaux de l’AWEX à l’étranger a constitué un véritable plus en termes de relais. »

Quels types de soutien et d’expertises l’AWEX propose-t-elle ?

P. D. : « Nous soutenons l’entreprise dans toute sa démarche d’internationalisation. Nos aides visent la consultance dès les premiers pas d’une entreprise à l’export pour définir sa stratégie, ensuite l’élaboration d’outils de communication, la participation aux foires, aux voyages de prospection et enfin les bureaux de représentation. Notre réseau de plus de 90 conseillers économiques et commerciaux à l’étranger, aide nos entreprises dans 120 pays. Ils reviennent régulièrement en Wallonie, dans le cadre de nos Export Days, pour rencontrer les sociétés désireuses de se lancer à l’international. Depuis peu, nous avons aussi spécialisé notre accompagnement en Belgique grâce à des conseillers sectoriels. Enfin, depuis septembre, nous avons développé une nouvelle approche clientèle afin d’individualiser encore plus notre accompagnement selon le niveau de maturité à l’international, allant jusqu’à un service ‘haute-couture’ pour les entreprises à haut potentiel. Ces soutiens sont d’autant plus importants que les crises, dont celle de l’énergie, se multiplient et frappent les entreprises de plein fouet. »

Quels sont les facteurs de succès à l’export ?

A. M. : « Je pense que le succès à l’export de notre PME est une combinaison de différents facteurs : une ambition mondiale dès les débuts d’Ecosteryl, une connaissance pointue des besoins de nos clients, un marché de niche, un produit le plus standard possible permettant de la flexibilité ainsi qu’une bonne maîtrise des outils financiers. Nous travaillons également énormément sur la vision à long terme de l’entreprise ainsi que sur son impact au sens large. Cela permet de donner du sens et, de ce fait, de motiver, d’attirer et de retenir les talents, première clé du succès de l’entreprise ! »

Quelques chiffres clés

– En 2021, les exportations ont, pour la première fois, dépassé la barre des 50 milliards d’euros pour atteindre 53,4 milliards en valeur absolue.

– Le secteur pharma est celui qui se porte le mieux à l’international et représente 33 % des exportations wallonnes.

– Au niveau géographique, 71 % de nos exportations sont destinées à l’UE des 27.

– Les PME wallonnes réalisent en moyenne 70 % de leur chiffre d’affaires à l’international

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