Laurie Verheyen et Urbain Ullmann sont respectivement Coordinatrice du programme IRISPHERE et de la Stratégie Économie circulaire et Responsable de la cellule Environnement chez citydev.brussels. Ils nous parlent de leurs très nombreux projets en cours.
Texte : Philippe Van Lil
Laurie Verheyen
Coordinatrice du programme IRISPHERE et de la Stratégie Économie circulaire
Quelles sont vos missions ?
Urbain Ullmann : « Nos 150 collaborateurs en accomplissent deux types. Un : la rénovation urbaine, avec la construction de logements acquisitifs destinés à un public à revenu moyen. Deux : l’expansion économique via l’accueil d’entreprises sur divers sites comme des parcs PME ou TPE et des zones d’activités pour grandes entreprises ou encore via des occupations temporaires sur des sites en reconversion . À côté de cela, nous développons de plus en plus de projets dits mixtes, avec la création de logements qui côtoient des affectations de type activités économiques. »
Notre objectif est d’équiper tous nos bâtiments de panneaux photovoltaïques d’ici à trois ans et d’inciter les entreprises à suivre cette voie, notamment via le nouveau principe des communautés d’énergie.
Laurie Verheyen : « Côté entreprises, nos objectifs sont multiples. Tout d’abord construire des infrastructures adaptées aux besoins des entreprises de demain dans le cadre de l’augmentation des activités productives circulaires à Bruxelles. Nous exploitons d’ores et déjà 5 parcs d’activité et 5 autres seront développés d’ici 2026. Ensuite sensibiliser et accompagner les entreprises présentes sur nos sites vers une transition économique. Enfin, faire en sorte que les entreprises actives dans ces thématiques puissent s’installer de manière privilégiée chez nous. »
Selon quels critères accueillez-vous ces entreprises ?
L. V. : « Actuellement, le critère principal est le nombre d’emplois/m². Nos critères seront toutefois redéfinis d’ici à juillet prochain, en veillant notamment au type d’activité de l’entreprise et à l’importance de son engagement dans l’économie circulaire. Ce dernier aspect est fondamental. Nous développons énormément de projets en ce sens. Ils intègrent des objectifs de développement durable dès le stade de leur conception. Nous mettons par exemple l’accent sur l’installation de panneaux photovoltaïques, la biodiversité, , l’utilisation de matériaux de réemploi mais également une conception permettant la réutilisation future des matériaux mis en œuvre, etc. »
L. V. : « Nous apportons notre soutien également à plusieurs projets emblématiques pour Bruxelles, tels que l’entreprise Rotor en occupation temporaire et pour qui nous recherchons un site pérenne, le projet Sociaago de hub logistique pour nourrir Bruxelles en circuit court ou encore efarmz.
Des exemples de projets ?
U. U. : « Pour le volet mixité, le plus bel exemple est notre dernier grand projet en date : Tivoli GreenCity, à côté de Tour & Taxis. Ce quartier englobe l’incubateur Greenbizz, des logements, des espaces verts, des équipements comme deux crèches, une série de services aux habitants, des potagers accessibles en toiture, etc. Il compte à ce jour pas moins de 11 prix nationaux et internationaux essentiellement obtenus pour ses performances environnementales. D’autres projets mixte encore plus grands sont en développement voire en voie d’achèvement. NovaCity à Anderlecht, par exemple, prévoit des logements dédiés aux entrepreneurs et travailleurs dont la société se situera sur le site. »
L. V. : « CityCampus, un autre projet mixte, avec des ateliers au rez-de-chaussée et du logement aux étages, se focalise sur l’agroalimentaire. Il prévoit un espace mutualisé d’innovation au sein des ateliers, dans lequel les entreprises pourront se retrouver et tester de nombreuses choses pour innover dans leur activité. Vu que l’agroalimentaire a des besoins spécifiques et génère pas mal de déchets organiques, nous avons conçu en conséquence l’espace de gestion de ces déchets, tant en termes de volume que de technologie. »
U. U. : « Comme ce projet est implanté juste à côté du CERIA, il accueillera aussi des logements pour étudiants. Des collaborations entre les entreprises du site et cette école sont également envisagées, étant donné que cette dernière déploie nombre d’activités dans l’agroalimentaire. Par ailleurs, nous travaillons aussi sur des projets d’agriculture urbaine et d’alimentation durable. C’est le cas à ErasmusCity, à côté de l’hôpital Érasme, dans une zone à forte valeur écologique. Ici, le projet développé en collaboration avec l’ULB et la Mission locale pour l’emploi de Saint-Gilles consiste à installer des potagers et un circuit d’agroécologie. Y sont prévus un volet écolage avec formation qualifiante en maraîchage biologique pour les jeunes demandeurs d’emploi bruxellois, la transformation et la mise en vente des produits cultivés sur place. »
Quelle importance revêt le photovoltaïque dans votre démarche ?
U. U. : « Il est essentiel. Notre objectif est d’équiper tous nos bâtiments de panneaux photovoltaïques d’ici à trois ans. Nous souhaitons également inciter les entreprises à suivre cette voie, notamment via le nouveau principe des communautés d’énergie. Nous avons déjà réalisé un projet pilote à Greenbizz, sur les toitures duquel nous avons installé quelques 1.000 panneaux photovoltaïques. Tous les occupants du site mais également les voisins directs peuvent devenir membres de cette communauté d’énergie et bénéficier de la production photovoltaïque à un coût modéré, plus intéressant que chez un fournisseur d’énergie traditionnel. »