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Se faire accompagner par un centre d’entreprises et d’innovation

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Les centres européens d’entreprises et d’innovation (CEEI) permettent aux porteurs de projet de démarrer leur activité en bénéficiant d’un accompagnement. Comme le souligne Guy Bouckaert, Directeur de CAP Innove, c’est loin d’être leur seule mission.

Texte : Philippe Van Lil

Guy Bouckaert

Directeur

CAP Innove

Quelle mission remplissent les CEEI ?

« Elle est d’accompagner les porteurs de projet en création d’entreprises innovantes, mais aussi les entreprises en phase de croissance et qui se lancent dans un processus d’innovation. Quel que soit le cas de figure, cela demande souvent de se remettre en question, de changer son business model, d’introduire de nouveaux produits, d’aborder de nouveaux marchés, etc. Nous les accompagnons dans toutes leurs démarches. Incubateur de l’ULB, nous sommes financés par la Région wallonne, la Province du Brabant wallon, l’Union européenne et soutenus par in BW. »

Quelle est l’étendue de votre accompagnement ?

« Chaque cas est différent. Toutefois, dans celui, par exemple, d’un porteur de projet, nous l’aidons à démarrer le plus vite possible et de la manière la moins onéreuse possible. Nos méthodologies sont basées sur la méthode ‘Lean Startup’, une approche spécifique du démarrage d’une activité économique et du lancement d’un produit. Elle a été résumée dans un livre que Eric Ries a écrit il y a une dizaine d’années, dans lequel il analysait ce qui se passait dans la Silicon Valley aux États-Unis. Et en résumé, la méthode est basée sur le principe suivant : ‘Si tu as une idée, testes-la le plus vite possible ! Plus vite tu auras validé tes hypothèses, plus vite tu pourras lancer ton produit !’ Avec une telle approche, on se rend vite compte si une idée est bonne ou non et, le cas échéant, s’il faut la rediriger ou l’arrêter. »

Peu importe le cas de figure, se lancer dans un processus d’innovation demande de se remettre en question, de changer son business model, etc.

La démarche est la même avec les entreprises en phase de développement ?

« Oui. Si un patron veut attaquer un nouveau marché ou sortir un nouveau produit, la même méthodologie s’applique, à la différence près qu’il y a un passé, un historique, un bagage. Toutefois, ce dernier peut être un moteur comme un frein. C’est le principe de l’innovation disruptive : c’est parfois plus difficile de lancer de l’innovation dans une société existante, qui se met des barrières, que dans une start-up qui ne démarre de rien et va souvent bouleverser les modèles économiques. »

Un autre frein à l’innovation, c’est tout ce qui doit être réalisé autour de l’activité principale…

« Dans les années 80, lorsque des professeurs de Solvay ont créé notre centre, c’était aussi pour faire passer le message que l’important, c’est de lancer son business en se focalisant avant tout sur celui-ci. Le centre mettait à disposition des services annexes afin que les candidats puissent se concentrer sur leur core business. Ce n’est en effet pas au début de l’aventure qu’il faut passer du temps à aménager un bureau. Faites-le quand vous avez déjà grandi. Le rôle de CAP Innove, c’est aussi d’offrir des espaces de bureaux et les services qui sont nécessaires pour bien démarrer son activité : internet, réception partagée, salles de réunion, etc. C’est le côté logistique et pratique que nous proposons. »

Dans quels marchés opérez-vous en particulier ?

« Il y a beaucoup d’incubateurs et de CEEI, chacun avec ses spécialités. Pour notre part, nous sommes présents sur plusieurs niches assez porteuses auxquelles nous avons donné des noms spécifiques. Un : ID2Move, soit les véhicules ou les systèmes autonomes, dont les drones car c’est un domaine en ébullition dans lequel il y a pas mal de start-ups et de structures existantes qui travaillent sur des projets innovants. Deux : ID2Food pour tout ce qui a trait au domaine alimentaire. Trois : ID2Green pour tout ce qui concerne l’économie circulaire et le bas carbone. Pour chaque niche, il y a évidemment une stratégie propre, des services et des actions spécifiques. »

« Ce qui est réalisé dans un CEEI comme le nôtre fait aussi bouger les centres de recherche et de développement des universités. »

Ces niches sont-elles en phase avec celles d’autres opérateurs ?

« Notre stratégie est en ligne avec la Province du Brabant wallon et avec la Région wallonne. Cette dernière vient de lancer sa nouvelle stratégie qui comprend cinq domaines d’innovation stratégique qui dans lesquelles nos niches s’intègrent parfaitement : l’alimentaire, l’économie circulaire, l’intelligence artificielle, etc. Parallèlement, nos spécialités sont également en phase avec les cinq clusters identifiés par la Province. Nous sommes d’ailleurs déjà référents ‘économie circulaire’ pour le Brabant wallon. Tout cela confirme que les choix que nous avons opérés sont porteurs et en phase avec la stratégie politique. »

D’autres formes de synergies voient-elles le jour ?

« Ce qui est réalisé dans un CEEI comme le nôtre fait aussi bouger les centres de recherche et de développement des universités. En ce moment, par exemple, nous accueillons, dans nos locaux, un projet commun à l’ULB et l’UCL lié aux drones. Plus globalement, grâce au type d’écosystème et de verticalité que nous développons dans une structure comme la nôtre, se développent des échanges et des rencontres qui aboutissent à des projets. Et souvent, cela commence autour de la machine à café ou à la cafétéria le midi… »

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