Tom Van Assche
Fleet Manager
BMW BeLux
Le coût d’une flotte de véhicules doit être envisagé en intégrant les dimensions fiscales et environnementales. « Il ne faut pas se contenter de regarder le prix catalogue d’un véhicule », considère Tom Van Assche, Fleet Manager de BMW BeLux.
Texte : Philippe Van Lil
Quelle motorisation privilégier ?
« Il est impératif qu’une société puisse conserver le choix de la motorisation idéale – électrique, plug-in hybride, essence, diesel – en fonction du profil de mobilité de ses collaborateurs, y compris dans le futur. »
« L’électrique est-il la seule motorisation du futur ? Certainement pas ! En Belgique, il n’y a que 5 000 bornes de chargement… contre 50 000 aux Pays-Bas ! De plus, comparé aux autres carburants, le diesel conserve toute son importance. Selon une étude menée, pour la VRT, par les universités de Louvain, Bruxelles et Gand, il reste l’une des meilleures motorisations du marché. »
Et les véhicules plug-in hybrides ?
« C’est une bonne solution aussi. Beaucoup de ces véhicules font plusieurs milliers de kilomètres sans refaire le plein d’essence. Les 50 kilomètres d’autonomie sur batterie sont suffisants pour un aller-retour entre le domicile et le bureau. Il faut cependant envisager la question dans un cadre très large, celui de tout le cycle de vie du véhicule : de la production en soi au recyclage, en passant par l’utilisation. »
En un an, la part des plug-in hybrides est passée de 9 à 24 % dans notre chiffre d’affaires.
Comment une entreprise peut-elle réduire le coût de sa flotte ?
« Beaucoup de sociétés regardent bien sûr le prix de la voiture, remises comprises, et de là le coût de la mensualité à une société de leasing, fixé sur 3 à 5 ans. Cela ne suffit pas ! Il faut analyser le coût total de possession : le coût net de l’utilisation mais aussi l’évolution de la fiscalité, par exemple. »
« En 2020, on sait déjà que la déductibilité fiscale sera réduite. En 2021, pourraient entrer en vigueur de nouvelles normes d’émission, ce qui représente une dimension fondamentale. D’après notre expérience, seuls 15 à 20 % des entreprises regardent ces coûts de manière assez large. »
Un souhait pour l’avenir ?
« En Belgique, il est impératif d’avoir des certitudes, au niveau gouvernemental, sur ce qui se passera à l’égard des voitures de société. En un an, la part des plug-in hybrides est passée de 9 à 24 % dans notre chiffre d’affaires. Sociétés et particuliers s’orientent vers cette motorisation car la structure fiscale les y encourage. Nous sommes prêts à accélérer encore l’écologisation du parc automobile, mais cela nécessite un environnement fiscal stable. »