Que ce soit pour des actifs corporels, des véhicules, des machines, des bâtiments ou autres, le leasing constitue une forme d’investissement alternative. Depuis une dizaine d’années, il connaît un succès croissant en Belgique. Patrick Beselaere, Président de l’Association belge du leasing, nous en explique les raisons.
Texte: Philippe Van Lil – Photos: Kris Van Exel
Quelle la situation du leasing en Belgique ?
« Il est devenu un service standard pour tout un chacun : indépendants, PME ou grandes entreprises. Sur les dix dernières années, la croissance a été constante au niveau de la production de nouveaux leasings mobiliers et immobiliers, c’est-à-dire la valeur de tous les biens financés sous la forme de leasing. »
« En 2018, le volume total financé par les sociétés de leasing financier a connu une croissance de 5 % ; il a porté sur plus de 6 milliards d’euros. Environ 10 % servent à financer de l’immobilier et 90 % des biens mobiliers tels que des véhicules et des équipements. »
Quels sont les différents types de leasing ?
« Il convient de distinguer deux grands types de leasing : le leasing financier et le leasing opérationnel. Dans le cadre du premier, le donneur de leasing demeure uniquement propriétaire juridique du bien, tandis que la pleine propriété économique en revient au preneur de leasing. Ici, le bien pris en leasing est activé sur le bilan comptable auprès du preneur de leasing. »
Sur les dix dernières années, la croissance a été constante au niveau de la production de nouveaux leasings mobiliers et immobiliers.
« La durée correspond généralement à la période d’amortissement du bien concerné et les opérations sont orientées sur son acquisition financière. Au terme du contrat de leasing, une option d’achat est généralement octroyée au preneur ; elle inférieure ou égale à 15 % du montant de l’investissement. »
Qu’en est-il du leasing opérationnel ?
« Dans ce cadre-ci, le donneur de leasing conserve une partie de la propriété économique du bien. Ici, le bien mis en leasing est activé sur le plan comptable auprès du donneur de leasing. Il s’agit d’un leasing visant l’utilisation du bien. Une option d’achat est également possible et sera, le cas échéant, supérieure à 15 % du montant de l’investissement. »
« Par ailleurs, celui-ci prévoit souvent – mais pas obligatoirement – des services complémentaires, tels que l’assurance et l’entretien du bien. Notons qu’outre les leasings financier et opérationnel, il en existe d’autres variantes comme le « sale and lease back » et le « vendor leasing ». »
« Environ un tiers des biens pris ou donnés en leasing porte sur toute forme d’équipement – machines, chariots élévateurs, etc. -, 20 % sur les camions et autres véhicules utilitaires, 25 % sur les voitures et le reste sur de l’ICT. »
Quels sont les avantages du leasing ?
« Ils sont multiples. Il élargit les possibilités d’investissement : sauf dérogations contractuelles éventuelles, le donneur de leasing supporte 100 % de l’investissement dans l’immobilisation corporelle, TVA comprise. Le preneur de leasing ne doit ainsi rien investir, ce qui lui permet de ne pas fragiliser sa position de liquidité. »
« De plus, certains types de leasing permettent d’inscrire la transaction hors bilan, en conséquence de quoi le leasing n’a aucune incidence sur l’endettement du preneur de leasing. Aussi le leasing accroît les possibilités de financement. Il n’est en effet pas nécessaire de recourir aux garanties utilisées dans le cadre de crédits plus traditionnels comme l’hypothèque. »
Selon moi, la croissance continuera et le leasing évoluera vers plus de solutions « pay per use » et plus d’économie circulaire.
« En tant que propriétaire, le donneur de leasing pourra récupérer le montant de son investissement, en cas de défaillance du preneur de leasing, par la vente du bien concerné. »
C’est aussi une solution flexible…
« Il est en effet possible d’adapter la période de leasing du bien d’équipement aux besoins de l’entreprise, par exemple lorsque son activité revêt un caractère saisonnier. Le leasing est aussi une solution simple sur le plan administratif du fait que le donneur de leasing prend en charge l’aspect administratif du processus d’investissement et paie les fournisseurs. Le preneur de leasing reçoit ensuite périodiquement une facture de leasing récapitulative, dont le traitement comptable est aisé. »
Comment voyez-vous l’avenir de votre secteur ?
« Selon moi, la croissance continuera, avec de plus en plus de solutions « pay per use », où l’on ne payera que pour l’utilisation faite d’un bien : par kilomètre, par heure, etc. On évoluera aussi vers plus d’économie circulaire : la propriété d’un bien n’est plus aussi importante que l’utilisation de ce bien. Ainsi, plusieurs utilisateurs pourront avoir accès aux mêmes biens d’investissement. Pour organiser cela, une entité devra devenir propriétaire de ce bien… ce qui fait partie des compétences de base d’une société de leasing ! »