Inflation, instabilité politique, dérèglement climatique… Le mot « permacrisis » résume bien l’époque actuelle. Les crises s’enchaînent et fragilisent d’abord les plus vulnérables.
Dans ce climat instable, certaines initiatives cherchent à redonner du sens à nos choix individuels. Alterfin en fait partie. Depuis plus de 30 ans, cette coopérative belge promeut une finance solidaire, tournée vers l’humain et la planète.
En Afrique, en Asie, ou encore en Amérique latine, de nombreuses coopératives agricoles et entrepreneurs sociaux n’ont pas accès au crédit. Alterfin agit justement là où les financements classiques ne vont pas : en Afrique, en Asie, en Amérique latine, dans les campagnes, auprès de petits producteurs, d’organisations actives dans l’agriculture familiale ou d’institutions de microfinance. Objectif : poser les bases d’un développement durable et équitable.
Nos coopérateurs cherchent surtout un retour social ou sociétal, pour une économie plus juste.
« Nous travaillons avec des organisations et des entreprises qui sont souvent hors radar des grandes banques. Elles n’ont pas de garanties à offrir, mais elles ont des projets solides et utiles pour leur communauté. Notre rôle, c’est de leur donner les moyens d’entreprendre et de faire la différence. » Alterfin finance aujourd’hui des organisations et entreprises sociales touchant près de 5 millions de familles. L’impact est multiple : économique, en améliorant les revenus locaux ; social, en soutenant l’autonomisation des femmes et le développement communautaire ; environnemental, à travers des certifications durables et des projets de préservation des écosystèmes.
Mais comment cela fonctionne-t-il, pour les potentiels investisseurs belges ? La coopérative fonctionne grâce à l’apport de plus de 5700 citoyens et près de 200 organisations. Une part coûte 62,5 euros. « C’est important que l’investissement reste accessible. Chacun peut investir dans la solidarité internationale, dans la stabilité globale, dans l’humanité et donc dans notre futur. »
Et le rendement ? « Il est modeste, autour de 1 %, mais cela correspond aux taux de beaucoup de comptes d’épargne, avancet-elle. Nos coopérateurs cherchent surtout un retour social ou sociétal, pour une économie plus juste. »
Plus largement, tout cela permet de rendre la finance plus accessible et plus transparente pour tout le monde puisqu’on n’est pas face à des produits financiers complexes, ou de promesses opaques. « Quand vous investissez chez nous, vous savez où va votre argent. On reste connectés au terrain, et on évalue en permanence les effets de nos choix sur le terrain. On estime aujourd’hui que chaque part achetée permet d’investir dans deux entrepreneurs vulnérables. En fait, on sous-estime le pouvoir de la finance citoyenne. », conclut-elle.