Audrey Timmermans
Head of Finance & Administration
Alterfin
Près de 3 milliards de personnes, essentiellement dans les pays en développement, vivent avec moins de 2 euros par jour. Pour les aider à sortir de la pauvreté, des outils financiers existent. Explications.
Texte : Philippe Van Lil
Quel est votre approche de la finance ?
Audrey Timmermans : « La finance est un outil puissant qui peut être utilisé à bon ou à mauvais escient. En tant que coopérative belge créée par des ONG et des banques, nous avons recours à des outils financiers dans un but social : soutenir le développement d’activités génératrices de revenus dans les pays en voie de développement. Cela fait 25 ans que nous faisons de la finance durable. Nous n’avons pas attendu que le sujet soit à la mode ! »
Comment cela se traduit-il ?
A. T. : « Nous octroyons des crédits à des institutions de microfinance et des organisations de producteurs. Ceci leur permet ensuite de financer soit des micro-entrepreneurs désireux de développer une activité économique, soit les récoltes de café, cacao ou autres de petits producteurs. Ces personnes peuvent ainsi accroître leurs revenus et assurer un meilleur futur pour leur famille. »
« Pour octroyer ces financements, Alterfin compte sur son capital, qui est aujourd’hui apporté par plus de 6.000 coopérateurs. Ceux-ci bénéficient d’un double avantage : ils soutiennent des projets durables, tout en bénéficiant d’un éventuel retour financier via la distribution d’un dividende et une réduction fiscale sur leur investissement. »
Comment s’assurer de la bonne utilisation des fonds ?
A. T. : « C’est en effet essentiel ! Avant chaque déboursement, nos gestionnaires d’investissement effectuent une analyse préalable très poussée auprès des partenaires. Ils vérifient sur le terrain, durant plusieurs jours, les aspects financiers – risques, modes de gestion, gouvernance, etc. – et s’assurent également que le partenaire est en ligne avec notre mission et nos valeurs. »