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Opinion

Crise des prix de l’énergie seulement, ou également crise du logement, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ?

On a beaucoup parlé des factures de gaz et d’électricité ces derniers mois. Une préoccupation légitime étant donné la hausse inédite des prix de ces énergies sur les marchés internationaux et son impact sur les factures d’énergie des citoyens.
En revanche, on a trop peu parlé de consommation. Pourtant, une facture d’énergie est toujours établie sur base de deux paramètres simples : un nombre de Kilowattheures consommé au sein d’un logement (ou d’une entreprise), multiplié par un tarif au Kilowattheure. L’un est tout aussi important que l’autre !

Marc Van den Bosch,
general manager FEBEG

La crise actuelle des prix de l’énergie fait mal au portefeuille des Belge, probablement plus encore que dans les pays environnants. Pourquoi ? Parce que les performances énergétiques franchement médiocres du bâti résidentiel belge aggravent fortement l’impact de la crise actuelle des prix. Les statistiques de l’Union Européenne concernant les typologies et les performances énergétiques des bâtiments résidentiels en Europe et dans les différents Etats membres sont révélatrices. La Belgique n’y brille pas, puisqu’elle est : 

  • Le deuxième pays avec le bâti le plus ancien de l’Union européenne
  • Le troisième pays comportant le plus de bâtiments d’habitation unifamiliaux
  • Le quatrième pays avec la plus haute consommation d’énergie par mètres carrés 

Le constat et sans appel ! De trop nombreux logements belges sont de véritables passoires énergétiques. Soyons clair, cette crise ne pourra pas être résolue uniquement par le biais d’intervention sur les seules factures d’énergie. Les politiques du logement (dont en particulier celle régissant le marché locatif), de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire doivent davantage tenir compte de l’énergie pour changer la donne, et améliorer la situation à court et à long terme.

Il est évidemment nécessaire d’aider les citoyens à affronter cette crise des prix. Cependant, subsidier la consommation aide bien sûr à court terme les consommateurs, mais ne solutionne rien sur le fond. Améliorer l’efficacité énergétique du parc de bâtiments résidentiels belge doit figurer au sommet des priorités.

Il faut stimuler encore davantage la classe moyenne, majoritairement propriétaire, à investir dans l’amélioration des performances énergétiques de leur foyer. Les familles seront ainsi plus indépendantes des hausses de prix Il faut innover sur le plan politique et réglementaire pour améliorer structurellement le marché locatif, tant privé que social, sur le plan des charges énergétiques. Les prix élevés actuels de toutes les énergies rendent les investissements d’efficacité énergétique plus rentables que jamais.

Les pouvoirs publics doivent veiller à n’oublier personne au bord du chemin. Via des politiques ciblées, il est indispensable d’accompagner particulièrement les publics précarisés pour qu’ils puissent bénéficier, eux-aussi, d’un logement aux performances énergétiques décentes. 

Les fournisseurs d’électricité et de gaz veulent jouer un rôle moteur dans ces rénovations énergétiques, en tant que conseillers, en tant que tiers investisseurs et en proposant à leurs clients une large gamme de solutions de production d’énergie (tels les panneaux solaires) ainsi que de produits et services d’efficacité énergétique.

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