La transition économique et environnementale est une nécessite. Elle doit se traduire notamment par davantage d’esprit d’entreprenariat, une hausse du taux d’emploi, un renforcement des solutions aux métiers en pénurie, une meilleure inclusion des minorités ainsi qu’une économie plus durable et plus locale. Il faut néanmoins faire preuve de réalisme. Olivier Willocx, CEO de BECI.
Depuis l’épisode de la pénurie des masques au début de la crise sanitaire, le mot relocalisation est sur toutes les lèvres. Si l’idée de territorialité est intéressante, il ne s’agit cependant pas de faire n’importe quoi ! On n’arrivera par exemple jamais à nourrir 1,2 million d’habitants en utilisant les jardins bruxellois. En revanche, consommer des produits venant de Wallonie ou de Flandre plutôt que les importer d’Espagne ou d’Afrique du Sud a tout son sens.
Nous restons dépendants de l’étranger
Si nous voulons produire plus de marchandises sur notre territoire, il faut aussi tenir compte de notre productivité, de nos compétences, de la disponibilité de notre main-d’œuvre et de notre capacité à trouver des marchés pour écouler ces produits. Plus globalement, réindustrialiser l’Europe nécessite d’analyser correctement ce qui peut l’être et la manière de le faire. Soyons conscients que les composants de nos produits viennent de l’étranger dans la majorité des cas.
C’est le cas des pièces automobiles assemblées chez nous ou du tissu qui servirait à fabriquer nos propres masques. Actuellement, certaines usines belges dépendent parfois de plusieurs centaines d’usines en Chine pour la fourniture de l’ensemble de leurs composants. Vouloir produire à tout prix sur notre territoire n’éliminerait en aucun cas les problèmes d’approvisionnement que nous voudrions tant éviter.
La capitale dispose de nombreux atouts : sa qualité de vie, son multilinguisme, sa grande faculté d’adaptation, son pragmatisme, etc.
Bruxelles doit être fière de ses atouts
Avant même de parler de transition économique, il faut parler des atouts dont nous disposons déjà. Nous devrions en être bien plus fiers et mieux communiquer nos résultats positifs. Bruxelles est par exemple loin d’être la ville quelque peu misérabiliste que certains se complaisent à décrire en ne mettant l’accent que sur les problèmes de pauvreté et d’insécurité.
D’après les calculs de l’IWEPS sur la base des dernières statistiques d’Eurostat, Bruxelles est la 2e région la plus riche d’Europe en termes de PIB par habitant
D’après les calculs de l’IWEPS sur la base des dernières statistiques d’Eurostat, Bruxelles est la 2e région la plus riche d’Europe en termes de PIB par habitant, exprimé en « standard de pouvoir d’achat » (63.000 euros en 2019). À titre de comparaison, la Flandre occupe la 19e place (37.400 euros) et la Wallonie la 58e (26.700 euros). La capitale dispose de nombreux atouts : sa qualité de vie, son multilinguisme, sa grande faculté d’adaptation, son pragmatisme, etc.