Skip to main content
Home » Secteur Public » De nouvelles idées lumineuses pour nos autoroutes
Durabilité

De nouvelles idées lumineuses pour nos autoroutes

Grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel.
En collaboration avec
logo SOFICO
Grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel.
Grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel.
En collaboration avec
Grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel.

Frank Chenot

Directeur technique

SOFICO

Le Plan Lumières 4.0 est un vaste programme de modernisation des équipements d’éclairage public du réseau structurant wallon. Il concerne les autoroutes et voiries à grand gabarit telles que la Nationale 4. De nombreuses perspectives s’en dégagent en matière d’énergie et de sécurité des usagers.

Texte : Philippe Van Lil

Partenariat public-privé

C’est la Société wallonne de Financement complémentaire des infrastructures (SOFICO) qui gère les 2 300 km du réseau structurant wallon. Depuis février 2019, elle est engagée avec un partenaire privé, le groupement LuWa, dans un vaste chantier de réhabilitation de l’éclairage. Sur une période de quatre ans, l’ensemble des luminaires au sodium sera progressivement remplacé par des LED.

Le marché prévoit aussi des travaux de réhabilitation des cabines d’éclairage public – elles transforment la haute en basse tension – et le remplacement de 15 à 20 % des câbles d’alimentation des luminaires.

Le gestionnaire privé assurera la maintenance du réseau d’éclairage pendant les seize années restantes du contrat. Comme le souligne Frank Chenot, Directeur technique à la SOFICO, le présent partenariat public-privé (PPP) présente une spécificité : « Un PPP concerne généralement le déploiement d’un ouvrage nouveau. Ici, un ouvrage existant est également concerné puisque le gestionnaire a l’obligation de maintenir le réseau obsolète existant à un niveau de disponibilité minimal jusqu’à ce qu’il le rénove. »

Nouvelle infrastructure prévoit le déploiement d’antennes de transmission qui serviront de relais pour la communication avec les futurs véhicules connectés.

Ce PPP prévoit en outre la création de 400 nouveaux postes, 100 000 heures de formation organisées avec les Missions régionales pour l’emploi (Mire), le reversement d’une partie du montant des Redevances de disponibilité brutes aux entreprises d’insertion et le recrutement de personnel via des Entreprises de travail adapté.

Moins de pollution lumineuse

Le Plan Lumières 4.0 présentera d’énormes avantages en termes d’environnement : « On s’attend jusqu’à 76 % d’économies par rapport à l’éclairage actuel. Ceci est d’autant plus impressionnant que les luminaires LED resteront allumées en permanence, alors qu’à l’heure actuelle, on éteint l’éclairage entre 24h00 et 5h00. » On notera que les LED  diffusent une lumière beaucoup plus focalisée que les lampes à sodium, qui perdent énormément de luminosité en hauteur. Et si, aujourd’hui, la Belgique est bien visible depuis l’espace en raison de l’éclairage de ses autoroutes, ce sera moins vrai à l’avenir.

En outre, grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel. Par exemple, elle baissera pendant les périodes de faible trafic et augmentera en cas de mauvaises conditions météo. « On pourra aussi fournir un éclairage plus élevé sur un tronçon spécifique à la demande de la police ou des pompiers lors d’une intervention consécutive à un accident », note en outre notre interlocuteur. Enfin, les bretelles d’autoroute ne s’éclaireront que lorsqu’un véhicule s’y engagera.

La baisse de la pollution lumineuse plaira aussi aux amoureux de la nature et des animaux. En collaboaration avec la DG Nature et Forêts de la Région wallonne, les éclairages sont adaptés dans les zones Natura 2000.

Frank Chenot : « Aujourd’hui, on éclaire avec une luminosité avoisinant les 4 000 °K, qui est plutôt blanche. Les luminaires pourront descendre jusqu’à 3 000 °K pour donner une lumière plus jaune qui perturbe bien moins la faune et la flore. On envisage aussi de diminuer la hauteur des poteaux d’éclairage aux abords des passages pour gibiers au-dessus des autoroutes, voire d’éteindre ponctuellement l’éclairage pendant les périodes de reproduction de certains mammifères ou insectes. »

Internet des objets

Le Plan Lumières 4.0 sera aussi bénéfique en termes de sécurité pour les usagers car le LED est en soi bien plus efficace que l’actuel éclairage au sodium. Précision importante : la berme centrale des autoroutes restera éclairée en permanence. Il est en effet difficile de développer une solution où elle s’éteindrait et s’allumerait en fonction de l’intensité du trafic : « En clignotant un peu comme un sapin de Noël, elle perturberait l’usager plutôt qu’elle ne le sécuriserait », précise Frank Chenot.

Grâce à un système de gestion technique centralisée, l’intensité de l’éclairage des luminaires LED sera modulable en temps réel.

Par ailleurs, les bretelles d’autoroute seront équipées de caméras contresens : en cas de voiture-fantôme, une alerte parviendra au centre Perex. Celui-ci pourra alors prendre des mesures pour signaler le danger aux autres usagers en faisant clignoter l’éclairage dans la zone concernée.

Le système de gestion technique centralisée facilitera aussi la maintenance des nouveaux luminaires. Chacun de ceux-ci sera en communication avec le système et générera des alertes en cas de défectuosités.

Enfin, la nouvelle infrastructure prévoit le déploiement d’unités de bord de route. « Il s’agit d’antennes de transmission qui serviront de relais pour la communication avec les futurs véhicules connectés. Ces véhicules seront capables de transmettre spontanément de l’information, sans aucune intervention humaine, à la fois aux gestionnaires et aux autres usagers. S’il se met par exemple à pleuvoir sur un tronçon, un véhicule dont les essuies-glaces se déclencheront transmettra l’information via les unités de bord de route aux véhicules qui le suivent », conclut le directeur technique de la SOFICO.

Next article