Le concept de ville intelligente s’inscrit dans le prolongement de celui de ville durable. La mobilité électrique participe à cet élan. Pour Thomas de Meuter, PR Manager chez BYD, les technologies de pointe permettent d’atteindre des performances de plus en plus impressionnantes. À l’avenir, les véhicules électriques pourraient même contribuer à alimenter le réseau électrique de nos villes.
Globalement, quels sont les bénéfices de la mobilité électrique ?
Thomas de Meuter : « Au début des années 2000, face à l’importante pollution de l’air dans les métropoles, les marques de véhicules chinois ont commencé à opter pour le tout-électrique. Depuis lors, la qualité de l’air s’est nettement améliorée dans les grandes villes de Chine. Ceci démontre l’importance des énergies renouvelables pour maintenir vivables nos villes sur le plan environnemental. Les véhicules électriques contribuent à réduire la quantité d’émissions de CO2, mais aussi à diminuer la pollution sonore et ainsi à améliorer le confort des citadins. Rouler en véhicule électrique offre aussi aux conducteurs une expérience nettement plus relaxante, sans les bruits du moteur, les accélérations brusques ni les changements de vitesse associés aux moteurs thermiques. »
En quoi votre entreprise participe-t-elle à cet élan ?
T. d. M. : « Depuis sa création il y a trente ans, BYD est un concepteur et un constructeur de batteries de téléphones et d’ordinateurs portables, ainsi que de composants électriques et électroniques. Ces éléments sont bien entendu essentiels pour les véhicules électriques. La batterie en est même le cœur, représentant jusqu’à 30 % de la valeur totale de ces véhicules, avec une valeur de 10.000 à 15.000 euros selon sa taille. Notre force est de fabriquer 90 % de nos véhicules en interne, sans dépendre de sous-traitants. De la conception à la production, nous faisons quasiment tout nous-mêmes de A à Z : les batteries, les semi-conducteurs, etc. Ceci marque notre différence par rapport à nos concurrents. Les seules pièces que nous ne fabriquons pas nous-mêmes sont par exemple les pneus, les freins et les pare-brise. »
La technologie ‘Blade Battery’ utilise des lames verticales pour créer une batterie fine et plate qui optimise l’espace intérieur du véhicule.
Avec quels résultats en termes de performances ?
T. d. M. : « Nos solutions sont à la pointe de la technologie. Nous avons notamment développé une technologie appelée ‘Blade Battery’. Elle utilise des lames verticales pour créer une batterie fine et plate qui optimise l’espace intérieur du véhicule. Cette batterie recourt à la technologie LFP (lithium-ferphosphate) et non à la technologie NMC (nickel-manganèse-cobalt). Plus répandue parmi nos concurrents, cette dernière comporte des inconvénients : à cause du cobalt, elle est moins durable ; elle est aussi moins sûre car elle s’enflammera instantanément si elle est percée par un objet métallique. En revanche, si une batterie LFP est percée, sa température passera de 30 à 60°C, mais elle restera opérationnelle sans risque d’incendie. »
Qu’en est-il de la durabilité de vos batteries ?
T. d. M. : « Les batteries LFP offrent une meilleure durabilité. Elles disposent d’une capacité utilisable de près de 100 %, contre environ 60 % pour les batteries NMC. La durabilité de ces dernières est affectée si la charge descend en dessous de 20 % ou dépasse 80 %. De notre côté, nous garantissons jusqu’à 5.000 cycles de recharge, le double de ce que l’on trouve généralement avec d’autres technologies. »
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
T. d. M. : « Nous disposons déjà aujourd’hui d’un accessoire qui permet de transformer le véhicule en source d’énergie portable. L’option ‘Vehicle-To-Load’ offre en effet la possibilité d’alimenter divers appareils électriques : pompes électriques pour charger des matelas, barbecues électriques, etc. Parmi nos projets, nous envisageons d’aller un pas plus loin à l’avenir, avec le concept de ‘Vehicle-To-Grid’. Ici, le principe est de se servir des véhicules électriques pour contribuer à alimenter le réseau électrique pendant les périodes de forte demande. Cette fonctionnalité est déjà techniquement possible, mais elle n’est malheureusement pas encore légalement autorisée. »