La transformation digitale est au cœur de la 4e révolution industrielle. Qu’on la nomme Smart Industry, Smart Factory ou Industrie 4.0, l’usine du futur constitue un enjeu majeur pour la compétitivité de nos entreprises. Clarisse Ramakers, Directrice générale d’Agoria Wallonie.
Clarisse Ramakers
Directrice générale
Agoria Wallonie
La digitalisation de nos processus industriels est indispensable. Produire notamment du sur-mesure en petites quantités doit pouvoir rester rentable. Elle fait néanmoins face à plusieurs défis : les investissements financiers nécessaires, les meilleurs choix à opérer pour les effectuer et l’investissement humain.
Avant tout un défi humain
Pour les entreprises, la problématique de la main-d’œuvre, sans doute le facteur le plus compliqué, est double. Un : elles ne trouvent pas toujours la main-d’œuvre nécessaire sur le marché pour pouvoir assurer le développement et la maintenance de la digitalisation. Deux : elles doivent faire acquérir au personnel en place de nouvelles compétences pour travailler avec ces outils digitaux innovants.
La problématique de la main d’œuvre se décline en deux défis : trouver le personnel adéquat et faire acquérir des nouvelles compétences aux employés en place.
Afin de répondre à ce dernier challenge, des initiatives existent. Au Sud du pays par exemple, l’Agence du Numérique a lancé le projet pilote UpSkills Wallonia. Il vise à faire évoluer les compétences du personnel en fonction des besoins numériques des entreprises. Dans un premier temps, on scanne ces compétences et détermine les objectifs de digitalisation de l’entreprise. Dans un second temps, on développe le programme à faire suivre par le personnel pour atteindre ces objectifs. Miser sur la mobilité interne permet de répondre à la pénurie de profils qualifiés sur le marché de l’emploi.
Répondre aux défis de la durabilité
La transformation digitale remplit aussi un rôle en matière de durabilité et de réduction des émissions de CO2. Digitaliser les process signifie en effet obtenir des données précises et donc des marqueurs d’entrée et de sortie des différentes ressources et produits. Cela aboutit notamment à une rationalisation du recours aux matières premières, à la création de nouveaux modes de conception moins énergivores et au développement de l’économie circulaire et de l’écoconception.
La transformation digitale remplit un rôle en matière de durabilité : les données toujours plus précises permettent par exemple de rationaliser le recours aux matières premières.
Si les entreprises se montrent globalement très sociétales et sensibles aux enjeux environnementaux, le manque de sécurité lié à l’avenir du prix de l’énergie est cependant souvent mal vécu en ce moment. Dans un tel contexte, réaliser de lourds investissements engendre beaucoup d’incertitudes et de freins.
En dépit de cela, les entreprises qui s’inscrivent dans une telle démarche se rendent vite compte de l’intérêt de la Smart Industry.