BEMAS, la Belgian Maintenance Association, entend aider les professionnels à saisir les opportunités du secteur et à faire face à ses défis. Charles-Alexandre Lachapelle, Responsable du développement des régions francophones de cette ASBL, nous les détaille.
Texte : Philippe Van Lil
À quels défis votre secteur est-il confronté ?
Charles-Alexandre Lachapelle : « Le principal est d’intégrer les nouvelles technologies. Par exemple, la généralisation de l’IIoT – Industrial Internet of Things – et des réseaux 4G et 5G permet de recourir à la GMAO, la gestion de maintenance assistée par ordinateur. De manière générale, les nouvelles technologies offrent une meilleure efficacité en termes de performances, de suivi, d’optimisation et de coordination des processus de production mais aussi d’anticipation des problèmes éventuels. Tout cela contribue à réduire le nombre de défaillances. »
À quelles technologies avez-vous recours ?
Ch.-A. L. : « Elles intègrent des algorithmes, l’intelligence artificielle, l’internet des objets et d’autres outils informatiques liés au numérique. Au niveau des machines et des installations, de nombreuses défaillances techniques sont susceptibles d’apparaître de manière soudaine, sans être le résultat d’une usure prévisible. Grâce aux capteurs connectés et au partage de données des machines, les algorithmes préventifs basés sur l’IA parviennent à les détecter avec une grande fiabilité. Ceci permet de faire de la maintenance prévisionnelle, donc remédier aux problèmes avant qu’ils ne surviennent. »
Avec quels bénéfices ?
Ch.-A. L. : « Intervenir sur une maintenance planifiée coûte jusqu’à trois fois moins cher que la résolution d’une panne inattendue. Elle peut être effectuée en effet à un moment où il est prévu qu’une machine est à l’arrêt plutôt qu’à un moment où il faut arrêter toute la chaine de production. Ces technologies offrent encore d’autres avantages : allonger la durée de vie des installations, réduire les risques d’accident, diminuer l’impact environnemental, augmenter la qualité des livraisons, etc. »
Un autre challenge du secteur est la recherche de main-d’œuvre qualifiée…
Ch.-A. L. : « Malheureusement, les profils techniques et industriels ont encore mauvaise presse auprès des jeunes et de leurs parents. Or, les métiers de la mécanique, de l’électromécanique, de la maintenance et autres sont passionnants. Ils offrent en outre des carrières évolutives avec des possibilités très vastes. Les programmes de formation à ces métiers sont d’ailleurs eux aussi en constante évolution. De même, les employeurs sont attentifs à des mises à niveau pointues de leurs collaborateurs. »
Qu’offre votre association à cet égard ?
Ch.-A. L. : « BEMAS est une plateforme de partage de connaissances et des meilleures pratiques en matière de maintenance et de gestion des actifs. La mise en réseau des professionnels, le lobbying auprès des décideurs politiques et l’organisation de formations et d’événements – conférences, séminaires, visites d’entreprises, etc. – font partie intégrante de nos missions. »