Outil de développement professionnel et d’inclusion sociale, la formation continue bénéficie à l’individu, à l’entreprise et à la société. Entretien avec Claudine Laperche, directrice de l’Institut Universitaire de Formation Continue de l’UCLouvain et Laurent Taskin, Professeur de GRH à la Louvain School of Management.
Texte : Olivier Clinckart
En quoi la formation continue est-elle importante ?
Claudine Laperche : « Elle constitue un investissement dans le capital humain d’une organisation. Des employés dont les connaissances et compétences sont en phase avec les changements d’un environnement en évolution permanente et très souvent concurrentiel sont source de développement socio-économique pour leur employeur. La formation continue accompagne la transformation des métiers, voire même l’anticipe. »
Laurent Taskin : « Néanmoins, elle doit être une responsabilité partagée entre employeurs et employés. Ces derniers apprennent tous les jours, dans leurs interactions avec des collègues, des clients, … Il faut donc que l’employeur développe une culture de l’apprentissage pour que tout travailleur, lorsqu’il ressent le besoin de partager ses expertises ou d’en acquérir de nouvelles, puisse trouver une réponse à cette attente, dans un climat valorisant. »
La formation continue est-elle accessible à tous ?
C.L. : « Actualiser ses connaissances ou se spécialiser, voire donner une autre orientation à sa carrière, reste possible pour tout un chacun. Les études et les formations ne s’arrêtent pas à la sortie de l’école ou de l’université. Développer ses compétences et évoluer professionnellement est donc primordial, plus encore aujourd’hui, alors que la crise peut créer des opportunités.
Mais comment choisir ? Par exemple, en 2020-2021, l’offre de l’UCLouvain compte plus de 250 programmes à horaire adapté à la vie professionnelle, proposés par les 14 facultés dans plus de 20 thématiques différentes. Largement de quoi trouver la formation souhaitée. »
En quoi consiste le programme de management humain innovant ?
L.T. : « En GRH, considérer les personnes comme un capital ou des ressources est profondément déshumanisant. Ce modèle obsolète détruit bien plus de richesses qu’il n’en crée. Faire vivre une organisation et des collectifs aujourd’hui, dans un contexte distancié et digitalisé, requiert un changement de paradigme. »
« Le défi majeur est donc de construire un management respectueux de la personne humaine, ancré dans la réalité des métiers de l’entreprise et qui permette la reconnaissance. «
« Dans cette optique, les universités jouent un rôle important, avec leur mission de diffusion des connaissances. Notre formation en ‘management humain innovant’ s’est construite en dialogue avec des praticiens et permet de comprendre ces enjeux et de les illustrer : nouveaux modes de leadership, de collaboration, leviers vers la reconnaissance, dialogue social… voilà quelques-uns des enjeux abordés. »