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La formation continue : vecteur d’évolution pour les employés

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Le secteur de la formation continue se réinvente en permanence pour répondre de façon optimale aux besoins des employés et des entreprises.

Anne Grzyb

directrice de l’Institut universitaire de formation continue de l’UCLouvain

Pr Thomas Pardoen

Conseiller du recteur de l’UCLouvain pour les relations avec le monde des entreprises

Laurent Taskin

Professeur et expert en GRH à la Louvain School of Management de l’UCLouvain

En Belgique, 52 % des salariés* déclarent avoir participé à une formation continue au cours des derniers mois, ce qui nous amène à cette question : comment entretenir – et améliorer – les interactions entre l’université et les entreprises ? C’est la question que pose Anne  Grzyb, directrice de l’Institut universitaire de formation continue de l’UCLouvain, en partant d’un constat  : «  L’université pourrait collaborer plus étroitement avec les entreprises pour poser plus correctement le diagnostic des besoins en formation, proposer des contenus et des formats qui soient les plus adaptés possibles et, enfin, mobiliser les expertises des académiques et des praticiens les plus pertinents. »

Dans cette optique, une première piste d’action pour l’université réside dans le développement de partenariats régionaux pour, en amont, mieux cibler les besoins des entreprises qui font partie de son écosystème. 

Université et écosystème

Pour le Professeur Thomas Pardoen, Conseiller du recteur de l’UCLouvain pour les relations avec le monde des entreprises, « dynamiser les relations avec les entreprises passe par la création d’une réalité concrète d’interactions ‘au jour le jour’. Tout se met en place aujourd’hui pour accroître la présence des entreprises au sein de l’UCLouvain et vice versa, via des enseignements, des conférences, l’accès aux plateformes technologiques et dans les lieux créatifs. De là, naissent et naîtront encore des formations continues qui ont du sens, basées sur une vraie compréhension des besoins et compétences des uns et des autres ».

L’université pourrait collaborer plus étroitement avec les entreprises pour poser plus correctement le diagnostic des besoins en formation.

Coconstruire une offre de formation

Laurent Taskin, Professeur et expert en GRH à la Louvain School of Management de l’UCLouvain, approfondit cette réflexion  : «  Dans une étude récente menée pour le SPF Emploi, il apparaît que les bacheliers et masters en gestion s’axent essentiellement sur les activités, processus et modèles de gestion au détriment des dimensions humaines et organisationnelles. Ce n’est évidemment pas anormal ni surprenant, mais cela explique aussi pourquoi de nombreux cadres ont besoin de se former dans ces dimensions assez rapidement. »

Et d’ajouter  : «  Certaines organisations développent ainsi leurs académies internes, mais c’est un enjeu dont l’université doit se saisir pleinement : coconstruire des parcours qui actualisent des expertises en capitalisant sur ce que la recherche peut apporter et sur certaines pratiques inspirantes. »

Nouveaux formats, alternance et microcertification

« L’offre de formation universitaire gagnerait à l’avenir, à être plus souple, plus flexible, de façon à répondre de manière proactive aux besoins des entreprises en proposant une offre adaptée. Et en se présentant comme un partenaire de l’employé pour lui permettre de maintenir son employabilité » précise A. Grzyb.

Certaines organisations développent ainsi leurs académies internes, mais c’est un enjeu dont l’université doit se saisir pleinement.

Dans le futur, il faudra penser la formation continue et les partenariats avec le monde de l’entreprise sous de nouveaux formats : les microcertifications, l’alternance, …

L’alternance, par exemple, constitue un dispositif innovant pour l’université, comme l’explique A. Grzyb : « L’entreprise devient lieu d’apprentissage et partenaire dans le développement des compétences de l’étudiant. Il s’agit d’une belle opportunité pour les employés actuels d’une entreprise qui souhaitent, par exemple, se former afin de pouvoir évoluer au sein de celle-ci, ou développer ou perfectionner leurs compétences dans un domaine précis. Cet enseignement plus flexible se développe actuellement au sein de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie- Bruxelles. »

Ensuite, les microcertifications sont considérées dans de nombreux pays comme un moyen de se reconvertir et de se perfectionner : « Cela permet à une personne de développer des compétences tout au long de sa vie. Compte tenu de l’évolution des besoins du marché du travail, il pourrait s’agir d’une innovation au service de parcours d’apprentissage flexibles et individualisés que pourrait proposer l’université. Ces parcours pourraient également être coconstruits avec des partenaires pour proposer une offre d’un nouveau genre », conclut A. Grzyb.

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