En dépit des bonnes intentions affichées par le gouvernement, la situation du marché de l’emploi reste délicate. Les pénuries de travailleurs persistent dans de nombreux secteurs. Des pistes pour s’en sortir existent cependant. Ann Cattelain, CEO de Federgon.
Constats amers
Le gouvernement fédéral fixe à 80 % l’objectif à atteindre pour le taux d’emploi dans notre pays. Aujourd’hui, ce taux se situe à 70 % environ, avec de fortes disparités régionales. Avec deux constats amers : quasiment une personne sur quatre en âge de travailler, de 24 à 64 ans, ne travaille pas ; le nombre de malades de longue durée ne cesse d’augmenter, plus de la moitié d’entre eux souffrant de troubles dépressifs ou de burn-out.
Quasiment une personne sur quatre en âge de travailler, de 24 à 64 ans, ne travaille pas ; le nombre de malades de longue durée ne cesse d’augmenter.
Une voie bénéfique à tous
Remettre ces personnes sur le marché de l’emploi ne peut que bénéficier à tous. D’abord pour elles-mêmes, en termes d’estime de soi, d’équilibre personnel, de contacts sociaux avec des collègues, etc. Ensuite pour les employeurs, qui trouveraient ainsi la main-d’œuvre qui leur fait si cruellement défaut en ce moment, ce qui limite les perspectives de développement des entreprises. Enfin, pour la société en général, qui verrait à la fois la préservation de l’équilibre des finances publiques et l’assurance du maintien à long terme d’un système de sécurité sociale de qualité.
Plus d’accompagnement et de formation
Un meilleur accompagnement de ces personnes vers le marché de l’emploi est nécessaire, notamment via plus de formation. Pour les malades de longue durée, des processus d’aides pourraient aussi permettre de les réinsérer de manière plus précoce dans leur entreprise ou ailleurs, par exemple avec des tâches ou horaires adaptés.
Les intérimaires migrants ont droit au respect
Des initiatives vis-à-vis des intérimaires migrants qui arrivent dans notre pays peuvent aussi être développées. Le secteur de l’intérim est idéalement placé pour leur fournir un accompagnement en termes d’intégration dans notre société et de respect de leurs droits. En collaboration avec les syndicats, Federgon a d’ailleurs participé récemment à l’adaptation d’une convention collective de travail qui garantit ce respect, notamment via l’accès aux soins de santé ou à un logement décent.
Soulignons ici que Federgon entend se distancier radicalement de dérives illustrées par la récente affaire du chantier Borealis à Anvers, où des travailleurs étrangers auraient été victimes d’abus. Nos membres connaissent et respectent toutes les législations en vigueur en matière de rémunération et de conditions de travail. Notre secteur entend agir de manière éthique et respectueuse de toutes et tous, en ce compris les migrants.