Les marchés du logement et l’industrie sont confrontés au défi d’une transition énergétique massive pour les années à venir. À cet égard, les nouvelles technologies et le soutien technique nécessaire à leur implémentation joueront un rôle clé.
Johan de Cuyper
directeur généra
Weishaupt
Bruno de Wilde
directeur technique
Weishaupt
Quels sont les défi s qui se présentent sur le marché du logement en matière d’énergie ?
Johan De Cuyper : « Les nouvelles constructions sont aujourd’hui très bien isolées et conviennent donc parfaitement aux systèmes de chauffage à basse température. Cependant, pas moins de 90 % du bâti existant devra être rénové au cours des prochaines décennies pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050 en matière d’émissions de CO2. Malheureusement, tout le monde ne dispose pas du budget, du temps ni des capacités nécessaires pour procéder à une rénovation complète dans l’immédiat. Nous estimons que le gouvernement devrait mieux guider et subventionner les citoyens pour que, premièrement, ils puissent mieux isoler leur habitation, et, ensuite, pour encourager l’utilisation de pompes à chaleur. Quoi qu’il en soit, nous sommes convaincus que dans les 10 à 20 prochaines années, l’électrifi ation sera la meilleure solution pour la plupart des foyers. »
Nous voyons un grand potentiel dans le HVO, un carburant entièrement renouvelable basé sur des résidus de déchets végétaux.
Bruno De Wilde : « Nous constatons également des défi s similaires dans les immeubles d’habitation. Dans les nouvelles constructions, il est généralement facile d’installer une pompe à chaleur commune. Dans les immeubles plus anciens, en revanche, il sera difficile de se passer des combustibles pendant un certain temps. Dans certains cas, le bâtiment devra être complètement vidé pour permettre une rénovation complète. La Wallonie a toujours été très orientée ‘mazout’, et elle l’est encore aujourd’hui. Le législateur continuera donc vraisemblablement à donner un rôle aux biocarburants pour le chauffage du parc immobilier existant, tandis que pour les nouvelles constructions, l’accent sera mis sur les pompes à chaleur. Les installations hybrides continueront également à jouer un rôle pour les habitations qui ne peuvent pas être entièrement rénovées. »
Johan De Cuyper : « Ces solutions hybrides, pour lesquelles la pompe à chaleur couvre la majeure partie de la demande en chaleur tandis que la chaudière intervient aux heures de pointe, off rent de nombreux avantages. À court terme, elles permettent de réduire les émissions de CO2 et donc d’améliorer les performances énergétiques. En outre, elles donnent l’opportunité aux propriétaires de répartir les travaux d’amélioration énergétique dans le temps. De plus, elles permettent aux opérateurs de réseau de renforcer le réseau électrique. »
Quelles sont vos perspectives pour le secteur ?
Bruno De Wilde : « Dans l’industrie de transformation, les chaudières à vapeur et les chaudières à huile thermique sont de vigueur. Elles sont généralement équipées d’un brûleur à mazout, à gaz ou d’un brûleur combiné. Il en sera toujours ainsi, notamment parce qu’il n’est pas facile d’adapter l’ensemble d’un processus de production, mais l’électrification se poursuivra également dans une certaine mesure. Nous avons déjà installé une chaudière hybride qui fonctionne en partie à l’électricité pour produire de la vapeur tout en étant équipée d’un brûleur conventionnel. Le défi consiste alors à adapter l’alimentation électrique. Le reste de l’installation reste en grande partie le même. En outre, de plus en plus de processus lourds seront alimentés par l’hydrogène et les biocarburants. Dans ce domaine également, nous travaillons d’arrache-pied sur de nouvelles innovations autour des brûleurs à hydrogène de grandes capacités. Malheureusement, en Wallonie, il n’y a pas encore de stratégie claire autour d’un réseau d’hydrogène, comme c’est déjà le cas en Flandre. Nous espérons que le gouvernement wallon sera bientôt en mesure d’apporter plus de clarté à ce sujet. En ce qui concerne les biocarburants, nous voyons un grand potentiel dans le HVO, un carburant entièrement renouvelable basé sur des résidus de déchets végétaux que les usines peuvent parfaitement utiliser. »
Comment aidez-vous vos clients à trouver la solution optimale ?
reprend toutes les étapes du processus. En tant qu’expert et fabricant, Weishaupt offre aux installateurs un soutien unique dans ce domaine tout au long de la préparation du projet. Nous les aidons ainsi à réaliser l’étude de faisabilité, l’étude énergétique, la proposition de concept, etc. De cette manière, nous voulons contribuer à garantir que le projet fonctionnera réellement. »
Comment répondez-vous déjà aux besoins de l’avenir ?
Bruno De Wilde : « L’électrification touche à beaucoup de domaines. Notre flotte de véhicules notamment, mais également d’autres domaines sont également électrifiés. La puissance des installations augmentera en conséquence. Si un trop grand nombre d’utilisateurs veulent recharger leur voiture ou leurs appareils en même temps, cela entraînera des pics de puissance élevés et, par conséquent, des coûts énergétiques élevés. Il convient donc d’accorder une plus grande attention au contrôle intelligent des appareils connectés. Nos pompes à chaleur sont déjà prêtes pour ‘smart grid’. »
L’installation d’une pompe à chaleur dans une maison existante nécessite un plan d’ensemble qui reprend toutes les étapes du processus.
Johan De Cuyper : « Les pompes à chaleur sont souvent placées à l’extérieur, mais elles produisent du bruit et sont souvent visibles pour les voisins. Il y aura donc de plus en plus d’attention, y compris dans la législation locale, pour un niveau de bruit maximum autorisé. Les clients finaux, les architectes et les fabricants devront en tenir compte. Weishaupt propose déjà certaines des pompes à chaleur les plus silencieuses du marché. Par exemple, l’unité extérieure de notre pompe à chaleur Biblock a un niveau sonore de seulement 35 dB(A) à une distance de 1,5 m. Elle répond ainsi aux exigences les plus strictes en matière de bruit. »