Véritable moteur de l’économie belge, reconnu à l’étranger, le secteur des biotechnologies se porte comme un charme. Toutefois, comme le souligne Frédéric Druck, Secrétaire général de bio.be/essenscia, certains défis doivent encore être relevés.
Texte : Philippe Van Lil
Quel tableau dressez-vous du secteur biotech ?
« Tant du point de vue économique que sociétal, il constitue une véritable perle pour la Belgique. Il compte plus de 300 sociétés, qui mobilisent plus de 35 000 travailleurs, et représente 29 % de la capitalisation à la bourse européenne. Les biotechs, ce sont en réalité 3 sous-secteurs clés : le biopharma, qui représente environ 80 % du secteur, la biotech industrielle (15 %) et l’agrobiotech (5 %). »
Dans quels domaines la Belgique s’illustre-t-elle particulièrement ?
« Dans le domaine de la santé par exemple, des entreprises comme UCB ou GSK mettent sur le marché des produits biotechnologiques qui deviennent des projets industriels majeurs. En biotech industrielle, des acteurs se positionnent dans les bioplastiques et les matériaux innovants, tandis que dans l’agriculture, la Belgique est leader dans tout ce qui touche à la connaissance du vivant et à la modification des plantes. »
Dans les biotechs, nous sommes constamment à la recherche de nouveaux talents pour atteindre notre potentiel de développement.
En dépit de ces success stories, le secteur est-il confronté à des défis particuliers ?
« Dans les biotechs, nous sommes constamment à la recherche de nouveaux talents. Si nous disposons de nombreuses opportunités et d’un grand potentiel de développement, il nous faut cependant trouver des personnes ayant un bon niveau de connaissance, aussi bien des ingénieurs et des masters, que des bacheliers et des diplômés du secondaire technique et scientifique. »
« Des initiatives se développent ça et là en matière de formation, mais beaucoup reste encore à faire. Il est important de rapprocher encore plus le monde académique du monde industriel, mais aussi d’attirer les jeunes vers un secteur où ils peuvent s’épanouir en développant le médicament de demain ou encore en trouvant des solutions pour subvenir aux besoins alimentaires mondiaux. »
Pouvez-vous nous citer des exemples ?
« Parmi les initiatives existantes, notamment en Wallonie, citons le Cefochim, un centre de formation de référence implanté à Seneffe et qui s’est doté d’un budget de sept millions qu’il investit dans de nouvelles infrastructures et équipements, entre autres pour développer son offre en formation biopharma. Ce financement provient notamment du fonds sectoriel de formation Co-valent. À côté de cela, il y a aussi le développement des stages en entreprises et de la formation en alternance. »