Dans votre entreprise, vous pouvez faire appel à des travailleurs intérimaires pour des missions de courte ou de longue durée. Pour trouver le bon profil, vous vous adressez à une agence intérimaire agréée. « Afin de préserver le bien-être des travailleurs intérimaires, les employeurs ont tout intérêt à mettre en place une politique de prévention efficace », explique Marijke Bruyninckx, directrice de Prévention et Intérim.
«Commencez toujours par formuler exactement ce que vous attendez du travailleur intérimaire : compétences, formation, expérience et aptitude médicale », précise Marijke Bruyninckx. «Si vous avez besoin d’un intérimaire capable d’endosser la fonction immédiatement – autrement dit, du même niveau que votre propre personnel – vous devez fournir à l’agence d’intérim un maximum d’informations concernant le poste de travail ou la fonction à occuper. »
La fiche de poste de travail
La flexibilité est de mise pour les travailleurs intérimaires. À chaque mission, le travailleur intérimaire doit en effet s’adapter à un nouveau cadre, à de nouveaux collègues, à un nouveau mode de fonctionnement interne, etc. Plus le travailleur intérimaire est expérimenté, plus il est habile en la matière. «Afin de préserver le bien-être des travailleurs intérimaires, les employeurs ont tout intérêt à mettre en place une politique de prévention efficace », poursuit Marijke Bruyninckx. «Lors de l’accueil obligatoire du travailleur intérimaire, le premier jour de la mission, il est essentiel que les procédures, les consignes de sécurité et ses tâches lui soient dûment expliquées. Il est fortement déconseillé de laisser un travailleur intérimaire commencer sa mission sans la moindre explication. En effet, les données disponibles sur les accidents du travail impliquant des travailleurs intérimaires montrent qu’ils surviennent très souvent dans les trois premiers jours d’une nouvelle affectation. Si l’analyse des risques conclut que le poste de travail présente des risques pour la santé, l’employeur et l’agence intérimaire doivent impérativement utiliser une fiche de poste de travail pour les communiquer. »
Il ressort des études que les accidents du travail impliquant des travailleurs intérimaires se produisent généralement au cours des trois premiers jours d’une nouvelle mission.
Prévention et Intérim, le Service Central de Prévention pour le Secteur du Travail Intérimaire, a créé le site www.fichepostedetravail.be spécialement pour les employeurs, afin de leur offrir la possibilité de remplir et d’imprimer les fiches de poste de travail en ligne. Marijke Bruyninckx : «Le site propose des formulaires standards, établis conformément aux exigences de la législation sur le bien-être au travail. Nous recommandons aux entreprises utilisatrices de toujours fournir des informations sur le poste au moyen d’une fiche. Cela permet une certaine standardisation des informations au sujet du poste de travail, des tâches, des équipements de protection individuelle ainsi que des instructions, tout en assurant que l’agence d’intérim puisse effectuer une parfaite sélection du travailleur intérimaire adéquat. »
Équipements de protection
Le travailleur intérimaire bénéficie de la même protection contre les accidents du travail et les atteintes à la santé que le travailleur propre. Les chaussures de sécurité, les vêtements de travail et autres lui sont fournis par l’employeur.
S’il apparaît que le poste de travail présente des risques pour la santé, l’employeur et l’agence intérimaire doivent impérativement utiliser une fiche de poste de travail pour les communiquer.
Il est néanmoins possible de passer des accords prévoyant que l’agence intérimaire décharge l’employeur de cette obligation. Elle sera alors responsable de donner les divers équipements de protection individuelle au travailleur intérimaire. Là encore, la communication entre l’employeur et l’agence intérimaire est essentielle. Le type et la norme de chaque équipement de protection doivent être repris avec précision sur la fiche de poste de travail afin que l’agence fournisse l’équipement adéquat à l’intérimaire.
Unique en Europe
Depuis 25 ans, Prévention et Intérim milite sans relâche pour la sécurité et la santé des travailleurs intérimaires. Lorsque les partenaires sociaux ont décidé de mettre en place un service de prévention spécifique pour les travailleurs intérimaires en 1998, il s’agissait d’une première. Et à ce jour, Prévention et Intérim reste le seul service sectoriel de prévention prévu par la loi, en Belgique comme en Europe. «Cette démarche a déjà porté ses fruits, comme l’attestent les chiffres relatifs aux accidents du travail que nous recueillons chaque année auprès de nos membres, à savoir les agences intérimaires agréées », commente Marijke Bruyninckx. «Alors qu’aux débuts de Prévention et Intérim, les taux de fréquence (nombre d’accidents du travail par heure prestée) dépassaient 99,6, ce chiffre a diminué de 62 % ces 25 dernières années. En 2022, il était de 38,4. »
Analyse des risques approfondie
Il reste extrêmement important de veiller à la santé et à la sécurité des travailleurs intérimaires sur le lieu de travail, comme c’est le cas pour les collaborateurs sous contrat fixe. Régulièrement, l’analyse de la gravité des accidents du travail démontre que certains employeurs n’ont aucune idée des risques dans leur entreprise. Par ailleurs, une mauvaise communication et un accueil inadapté constituent des causes majeures d’accidents chez les intérimaires. «Cela peut paraître cliché, mais nous n’insisterons jamais assez sur l’importance d’une analyse des risques approfondie. Et c’est là que les services externes de prévention et de protection entrent en jeu : ils doivent aider les employeurs dans cette tâche, en échange d’une cotisation annuelle. Une fois que les employeurs ont franchi cette étape, une dynamique s’installe naturellement et les mesures préventives appropriées suivent. Et cela profite aussi bien aux travailleurs intérimaires qu’aux collaborateurs permanents », conclut Marijke Bruyninckx.
Profil du travailleur intérimaire
En 2022, 216,9 millions d’heures de travail intérimaire ont été prestées par des travailleurs intérimaires et des étudiants jobistes employés par l’intermédiaire d’une agence. Il s’agissait à 60 % de travail manuel et 40 % de travail intellectuel. Ces personnes constituent 2,3 % de la population active totale, soit 111.226 équivalents temps plein. Sur l’ensemble du travail intérimaire, la part des étudiants jobistes représente quant à elle 18 %. En termes absolus, 693.182 travailleurs intérimaires ont été employés, dont plus de 270.000 étudiants. La majorité des intérimaires travaillent dans le secteur des services (62%), suivi par l’industrie (28 %), la construction (4 %) et l’agriculture (2 %).