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Un budget pour faire bouger… la mobilité !

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Pour Philippe Kahn, New Mobility Manager chez Arval, la création d’un budget mobilité au bénéfice de tous les travailleurs s’impose comme une évidence. Il doit toutefois être adapté aux besoins spécifiques de chacun. Cela nécessitera des adaptations fiscales.

Texte : Philippe Van Lil


Philippe Kahn

New Mobility Manager

Comment fonctionne le budget mobilité fédéral ?

Philippe Kahn : « Il a été introduit il y a deux ans. Ses objectifs sont d’octroyer une solution alternative à la voiture de société et de réduire les émissions de CO2. Le travailleur peut opter pour une plus petite voiture et/ou d’autres moyens de déplacements comme le vélo et le véhicule partagé. Ce budget peut aussi servir à payer un loyer ou un prêt hypothécaire si l’on habite dans un rayon de 5 km autour de son lieu de travail. »

Quel est son succès ?

P. K. : « Pour l’instant, il reste limité : seul 0,15 % des personnes qui y ont droit y recourent. Les raisons en sont diverses. Un : la fiscalité de la voiture de société reste très intéressante. Deux : un tel véhicule offre du confort. »

« Trois : pour profiter de ce budget mobilité, une voiture doit rejeter moins de 95 g de CO2, ce qui implique de devoir passer, dans la majorité des cas, à une voiture électrique. Or, le coût de celle-ci, surtout dans le bas de gamme, reste encore un peu plus élevé que pour une voiture au carburant. »

Comment ce budget évoluera-t-il, selon vous ?

P. K. : « Je pense qu’il doit être élargi. Tous les travailleurs devraient pouvoir en profiter… et à leur guise ! Cela nécessitera néanmoins des aménagements fiscaux. Beaucoup d’employés bénéficient déjà d’une intervention de leur employeur pour les déplacements en transports en commun ou d’un abonnement tiers payant, sans parler du budget mobilité actuel. Regroupons tout cela dans un seul budget mobilité… avec une fiscalité et une législation claires, faciles et honnêtes ! »

Quel impact pourrait avoir le télétravail sur cette problématique ?

P. K. : « Il y a un an, le travail à distance était encore très exceptionnel et pas vraiment le bienvenu. Une société était qualifiée de progressiste si elle permettait à ses employés de travailler occasionnellement à la maison. C’était vu comme une grande faveur et utilisé comme un atout. »

« Aujourd’hui, vu le contexte sanitaire, on est souvent obligé de travailler à domicile. Le télétravail deviendra le standard, deux à trois jours par semaine. Cela impactera bien sûr le besoin de mobilité. Il serait logique que les moyens utilisés pour travailler à domicile soient aussi couverts par le budget mobilité. »

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