Le marché du travail actuel est extrêmement tendu. Le nombre de postes vacants est élevé et, parallèlement, le réservoir de demandeurs d’emploi qui s’amenuise. De plus, au cours des prochaines décennies, le marché du travail sera confronté à une vague de départs à la retraite en raison du vieillissement de la population.
Ann Cattelain
CEO de Federgon
© PHOTO : CAROLINE DUPONT PHOTOGRAPHY
Cela signifie que les entreprises devront redoubler d’efforts pour recruter les bons collaborateurs, mais surtout, qu’une politique de ressources humaines solide devra se concentrer sur la rétention du personnel », explique Ann Cattelain, CEO de Federgon. « Les entreprises ne pourront plus se permettre de se focaliser uniquement sur le recrutement. Pour rester attractives, elles devront impérativement retenir les talents. Cette politique de rétention doit devenir un axe central de la stratégie RH. »
Une mobilité sur mesure
« Une politique de mobilité flexible et durable est un élément indispensable de cette stratégie de rétention. La pénurie sur le marché du travail, la crise sanitaire, la crise énergétique et la crise climatique ont engendré des changements sociaux significatifs. Aujourd’hui, les employés sont de plus en plus attentifs aux solutions de mobilité durable. Ils souhaitent utiliser des alternatives respectueuses de l’environnement pour se déplacer de manière plus responsable sur le plan écologique. Si la voiture de société électrique est une option, d’autres modes de transport, tels que les transports en commun, les vélos électriques ou encore les systèmes de partage, peuvent également correspondre à leurs attentes. Ils veulent pouvoir choisir la solution de mobilité qui convient le mieux à leurs besoins. »
Durant la période de pandémie, personne n’a regretté les embouteillages des heures de pointe
La fin de la nostalgie des heures de pointe
« Le temps consacré aux déplacements domicile-travail est également de plus en plus remis en question. Les nouvelles formes de télétravail, largement adoptées pendant les confinements, offrent désormais aux travailleurs la possibilité de mieux équilibrer vie professionnelle et vie privée. Durant cette période, personne n’a regretté les embouteillages des heures de pointe. Ce changement a également influencé les choix en matière de mobilité. Pour certains, la voiture de société n’est plus le meilleur usage du salaire, surtout lorsqu’ils ne se rendent plus quotidiennement au bureau. Ces travailleurs pourraient préférer une compensation pour le télétravail, tout en percevant le reste de leur budget en salaire net. D’autres salariés, en quête d’un mode de vie plus sain, souhaitent éviter les embouteillages en se rendant au travail à vélo électrique. Aujourd’hui, environ 40 000 travailleurs optent déjà pour ce mode de transport. Cependant, d’autres employés, confrontés à des alternatives limitées dans leur région, privilégient encore l’utilisation de la voiture. »
Les entreprises qui souhaitent garder une longueur d’avance sur le marché du travail de demain devront offrir des options de mobilité flexibles.
Le marché du travail de demain
« Chaque salarié a des besoins de mobilité spécifiques, influencés par des considérations de durabilité, d’efficacité et d’équilibre entre vie privée et professionnelle. Pour attirer et fidéliser le personnel, il sera crucial de proposer un budget de mobilité personnalisé, qui permettra à chaque employé de choisir les solutions les plus adaptées, tout en bénéficiant des avantages fiscaux offerts sans réduire leur salaire brut. »
« Les entreprises qui souhaitent garder une longueur d’avance sur le marché du travail de demain devront anticiper ces besoins en offrant des options de mobilité flexibles. Une approche standardisée ne suffira plus dans les décennies à venir. Celles qui ne s’adaptent pas verront rapidement leurs talents partir vers des entreprises plus attentives à ces nouvelles attentes en matière de mobilité. »