Selon une enquête réalisée par BECI, 48 % des employeurs bruxellois ont remarqué, depuis le premier confinement, un changement des habitudes dans les déplacements de leurs employés, que ce soit du domicile au travail ou à titre professionnel. Ischa Lambrechts, Conseiller Mobilité chez BECI.
Le basculement des moyens de locomotion s’est fait, à plus de la moitié, des transports publics vers le vélo. Le télétravail et la digitalisation ont bien évidemment contribué à un changement des mentalités et des modes de transport. Il y a aussi le fait que, dès le premier confinement, le gouvernement a installé rapidement des infrastructures adéquates pour les cyclistes.
Il reste à voir si le télétravail restera la norme après la crise sanitaire. 28 % des entreprises sondées le considèrent en tout cas sera comme l’un des défis RH les plus importants à l’avenir. En outre, 70 % des entreprises se déclarent prêtes à faciliter le changement des habitudes de déplacement de leurs employés dans un monde post-Covid. Quelques chiffres encore : 86 % des employeurs sont prêts à faciliter le télétravail ou les horaires flexibles à long terme, tandis que 32 % favoriseront les déplacements à vélo.
70 % des entreprises se déclarent prêtes à faciliter le changement des habitudes de déplacement de leurs employés dans un monde post-Covid.
Attention aux effets collatéraux
Tout cela ne serait toutefois pas sans conséquences pour des pans entiers de notre économie. Si on facilite le télétravail structurel, il faudra trouver des solutions pour la réhabilitation des immeubles de bureaux, aujourd’hui à moitié vides. Ce phénomène pourrait être d’autant plus accentué par le fait qu’un certain nombre d’entreprises pourraient être tentées de décentraliser leurs bureaux en dehors des grandes agglomérations. Parmi les effets collatéraux, on pense aussi évidemment à l’impact négatif sur le commerce local, fortement dépendant des navetteurs non bruxellois.
Un changement de paradigme complet dans nos façons de travail et de nous déplacer devra bien entendu faire l’objet de discussions entre employeurs et employés, notamment au sein des commissions partitaires. De nombreuses réflexions sont en jeu : comment satisfaire chacun, alors que les types de travail diffèrent parfois fortement ? Comment gérer efficacement le télétravail ? Des formations seront-elles nécessaires à cet égard ? Dans quelle mesure l’entreprise interviendra-t-elle dans les coûts liés au confort des travailleurs – chaises ergonomiques, connexions internet et autres ?
La vitesse à laquelle le télétravail a dû être mis en place depuis le début de la crise sanitaire n’a pas encore permis de répondre partout à toutes ces questions. Il faudra s’y atteler.