Chaque année, la Journée sans voiture transforme Bruxelles en véritable laboratoire grandeur nature de la mobilité durable. Pendant quelques heures, la capitale se libère du trafic automobile et laisse place à d’autres usages de l’espace public. Le résultat est sans appel : l’utilisation des trottinettes et vélos électriques explose. En 2024, Bolt a enregistré une hausse de plus de 200 % par rapport à un jour normal, faisant de cette journée la plus active de l’année pour la micromobilité. Cette année encore, nous estimons que la distance totale parcourue à Bruxelles équivaudra à trois fois le tour de la Terre. Plus marquant encore : la part de nouveaux utilisateurs passe de 5 % en moyenne à 35 % ce jour-là. Preuve que, lorsque les conditions de sécurité sont réunies, les Bruxellois franchissent le pas et adoptent massivement ces alternatives.

Marc Naether
Responsable des affaires publiques chez Bolt Beneleux
Cet événement illustre de manière concrète ce que pourrait devenir la capitale si la dépendance à la voiture individuelle reculait : un espace urbain plus fluide, moins bruyant et surtout moins pollué. C’est aussi une démonstration du rôle clé que joue la micromobilité dans la transition écologique. Depuis son lancement en Belgique, plus de 600 000 personnes ont déjà utilisé une trottinette ou un vélo électrique Bolt. Et la tendance ne fait que s’accentuer : les distances moyennes parcourues augmentent d’année en année, ce qui prouve que ces solutions ne sont plus réservées aux loisirs, mais deviennent progressivement des outils de mobilité quotidienne.
Pourtant, cet élan pourrait être fragilisé par le débat actuel sur l’obligation du port du casque. Si la sécurité est évidemment un enjeu central, il est essentiel d’en analyser les causes réelles. Comme le souligne l’Institut Vias, la hausse des accidents est principalement liée aux trottinettes privées, souvent non conformes et capables d’atteindre des vitesses bien supérieures à la limite légale. À l’inverse, les trottinettes partagées, soumises à des standards de sécurité stricts, connaissent une baisse des incidents. Le véritable clivage se situe donc entre trottinettes privées et trottinettes partagées, et non entre port ou non du casque.
La solution réside ailleurs : réduire la vitesse et améliorer les infrastructures. L’instauration d’un plafond à 20 km/h pour toutes les trottinettes, privées comme partagées, permettrait de renforcer la sécurité et de rassurer les usagers. Dans le même esprit, interdire l’importation de modèles non conformes et donner aux forces de l’ordre les outils nécessaires pour contrôler efficacement la vitesse aurait un impact immédiat. Ce sont ces mesures ciblées qui peuvent réellement améliorer la sécurité, sans décourager l’usage des alternatives durables.

À l’inverse, imposer le port du casque sur les trottinettes partagées risquerait, au contraire, de casser la dynamique positive observée lors de la Journée sans voiture. En effet, cela freinerait l’usage spontané des trottinettes partagées, qui remplacent aujourd’hui des trajets effectués en voiture. En alourdissant l’expérience, on découragerait les Bruxellois de recourir à ces solutions durables et on les pousserait à revenir vers des modes de transport plus polluants. Il faut aussi rappeler que la majorité des accidents graves impliquant des trottinettes surviennent lors de collisions avec des véhicules motorisés (voitures, camions, bus). Imposer le casque sans s’attaquer aux problèmes d’infrastructures et de cohabitation reviendrait à demander aux usagers de la micromobilité d’assumer seuls un risque qui leur est le plus souvent imposé par d’autres.
Bolt, premier opérateur en Belgique, prend sa part de responsabilité. Nous encourageons fortement le port du casque via des campagnes de sensibilisation et des distributions gratuites. Nous investissons également dans des innovations qui améliorent la sécurité sans freiner l’adoption : test d’alcoolémie intégré à l’application, mode Débutant limité à 15 km/h, détection de conduite en tandem ou encore la Bolt Rider Academy, qui forme et responsabilise les usagers.
La Journée sans voiture démontre qu’il est possible de changer les habitudes lorsque les conditions sont réunies. Bruxelles, et plus largement la Belgique, disposent là d’un levier unique pour accélérer la transition écologique. La priorité doit être de réduire la place de la voiture et de développer les alternatives partagées. La sécurité est un prérequis, mais l’obligation du casque n’est pas la réponse. Miser sur la vitesse, les infrastructures et la régulation des engins privés, voilà la voie pour transformer l’essai et construire une mobilité plus durable, plus inclusive et plus sûre pour tous. Pour encourager encore davantage l’usage et permettre au plus grand nombre de découvrir la micromobilité, Bolt proposera un Pass spécial Journée sans voiture à 6,99 € pour 80 minutes, valable 24 heures.